Hadj Tahar Boulenouar est le porte-parole de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA). Il revient, dans cet entretien, sur l’appel de son association au boycott des produits français.
Vous-avez lancé une campagne de boycott des produits français. Pourquoi ?
Cet appel est motivé par ce qui se passe actuellement en Palestine. C’est une façon de condamner la position du gouvernement français sur cette agression. J’insiste sur le fait que nous condamnons le gouvernement français et non la France, car plusieurs personnalités françaises contestent la position de leur gouvernement. L’Algérie ne peut pas être solidaire avec le peuple palestinien et garder en même temps une relation exceptionnelle avec le gouvernement français qui constitue un de nos principaux partenaires commerciaux.
Pensez-vous que les commerçants suivront cette initiative ?
Nous avons commencé, dès aujourd’hui, à contacter des importateurs et des grossistes algériens. Plusieurs d’entre eux se sont montrés d’accord avec la décision. Les importateurs sont prêts à importer leurs produits d’autres pays autre que la France. Nous allons mettre à la disposition des importateurs une liste de grossistes qui sont prêts à acheter des produits qui proviennent de nouvelles destinations.
Quels sont les produits qui seront touchés par le boycott ?
Nous avons fait une étude. Plus de 80% des produits importés de la France peuvent être facilement remplacés par des produits qui proviennent d’autres pays qui ont une position plus neutre dans le conflit israélo-palestinien. Nous allons commencer par boycotter les produits cosmétiques, les vêtements, le lait pour enfants, l’électroménager, les produits alimentaires. D’ici 2015, nous pensons atteindre 50% de produits français boycottés.
Pensez-vous que les consommateurs accepteront cette décision ?
Nous sommes en contact avec l’association de protection des consommateurs. Nous allons travailler en collaboration avec elle pour faire réussir notre démarche.