TSA s’est procuré le plan d’action du gouvernement : comme un air de déjà vu

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Au lendemain de son adoption par le Conseil des ministres, le plan d’action du gouvernement descend à l’APN. Le document a été déposé ce jeudi 22 mai au niveau du bureau de la chambre basse du Parlement. Premier constat à la lecture du document dont TSA s’est procuré une copie : le programme du gouvernement Sellal, qui sera débattu en plénière dans une semaine, ne contient aucune nouveauté ni annonce importante. Le plan de 49 pages puise dans les engagements déjà annoncés et répétés durant les quinze années du règne du président Bouteflika. Les mêmes thèmes reviennent encore cette année : réconciliation nationale, investissement, logement, emploi, développement du système bancaire, etc. Une seule nouveauté : « la révision consensuelle de la Constitution ».

Réconciliation nationale

« Renforcer la cohésion nationale et la stabilité afin d’instaurer la paix, condition inéluctable pour le développement » : tel est le premier objectif assigné au gouvernement Sellal, selon le document. Cet objectif, note le document, sera atteint à travers « la consolidation des composantes de l’identité nationale, qui sont l’islam, l’arabe et l’amazighité ». Seul petit souci, en ce qui concerne l’amazighité, le pouvoir semble se limiter au stade des paroles, puisque aucune proposition dans ce sens n’a été formulée dans le projet portant révision de la Constitution soumis aux partis et aux personnalités nationales.

Comme l’an passé, l’État algérien a décidé de tendre une nouvelle fois sa main aux terroristes qui sont toujours dans les maquis. Le pouvoir promet de consolider la réconciliation nationale, mais aucune mesure concrète n’a été divulguée dans ce projet. Amnistie ou non ? Aucune réponse dans le document. Quant à la Constitution, elle « sera consensuelle », selon le texte, mais là encore on devrait patienter pour comprendre le sens donné à ce concept par le pouvoir.

Économie : le flou persiste sur la stratégie du gouvernement

Dans le chapitre économique, les rédacteurs et les concepteurs de ce plan d’action n’ont pas brillé par leur clarté. Les investissements seront libérés, le partenariat privé-public sera renforcé, et l’investissement étranger sollicité. Voilà les trois volets sur lesquels travaillera le gouvernement durant cette année afin d’améliorer le climat des affaires.

Abdelmalek Sellal aura peut-être l’occasion d’expliquer aux députés avec plus de détails les mécanismes qui seront mis en place par son gouvernement pour faire de l’Algérie un pays attractif sur le plan économique. Ce qui est sûr c’est que la révision de la règle 51/49% ne semble pas être retenue comme une priorité, si l’on se réfère au plan d’action. Le plan ne dit rien sur l’adhésion à l’OMC. Après avoir testé plusieurs mécanismes emploi de jeunes (Ansej, Cnac, etc.), le gouvernement semble avoir enfin compris que le remède au chômage consiste dans l’encouragement et la multiplication des investissements.

Un plan préparé par le gouvernement sortant

Un gouvernement peut-il préparer un plan d’action en l’espace de quelques jours seulement ? Difficile bien évidemment. Selon nos sources, Abdelmalek Sellal, dès sa reconduction par le Président, le 28 avril, avait instruit ses ministres de préparer chacun le plan d’action de son secteur. Un délai de six jours leur avait été donné, c’est-à-dire jusqu’au 3 mai pour remettre leurs documents au cabinet du Premier ministre. Plusieurs ministres ont été remerciés à l’occasion du remaniement. Des départs qui n’ont pas perturbé la rédaction du plan d’action du gouvernement, soumis hier au Président lors du Conseil des ministres.

 


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