La chronique de Hafid Derradji : 1 000 milliards, un chiffre renversant… et des investissements inexistants

Hafid_Derradji

Ce que l’Algérie aura dépensé à l’horizon 2019, à la fin du quatrième mandat et d’une politique qui aura  duré  20 années, est alarmant. Au total, 1 000 milliards de dollars de dépenses globales, à raison de 50 milliards dépensés par an pendant 20 ans. Voilà le chiffre qui m’a poussé à m’intéresser aux affaires de finances publiques, en m’appuyant sur des spécialistes pour comprendre la teneur de ce chiffre incroyable.

Qu’est-ce qu’on aurait pu faire avec tout cet argent ? Les dépenses liées à cette  somme ont-elles été réellement pertinentes ? Ont-elles produit des richesses, la prospérité et l’épanouissement, dont l’Algérie a besoin ?

Les spécialistes disent que les 800 milliards de dollars, dépensés par l’Algérie jusqu’à aujourd’hui, aurait pu construire un nouveau pays et de nouvelles villes  avec des millions de logements, des dizaines d’aéroports, d’hôpitaux, de stades, d’hôtels, comme on aurait pu investir dans l’achat de grandes firmes internationales et en créer d’autres dans tous les domaines, et ce, avec moins que ce qui a été dépensé.

L’Algérie aurait pu faire sortir du néant trois villes modernes de la taille de la ville du Roi Abdellah d’Arabie Saoudite, comprenant un complexe industriel, des banques flottant sur l’eau, un centre-ville, une corniche, une ville de sciences. Chaque nouvelle ville aurait pu abriter 500 000 habitants, pour le coût de construction de trois villes de 240 milliards de dollars.

L’Algérie aurait pu également édifier la ville magique de Disney Land toute entière, comme l’ont fait Hong Kong, Dubaï et Tokyo. Des villes légendaires avec des lacs artificiels, ainsi que des fleuves, des bois et des centres de loisir pour accueillir 10 millions de visiteurs par an pour un coût de 3 milliards de dollars, et faire de l’Algérie une destination touristique pour ses enfants comme pour les étrangers.

L’Algérie aurait pu également choisir de construire 300 gratte-ciel dans ses grandes villes, pour un coût total atteignant les 60 milliards de dollars, ce qui aurait pu hisser l’Algérie au rang des pays possédant le plus grand nombre de gratte-ciel au monde offrant des habitats, des centres commerciaux et des postes de travail.

Avec tout l’argent dépensé par l’Algérie, on aurait pu réaliser six villes universitaires  pour un coût de 2 milliards de dollars, à l’image des universités saoudiennes qui occupent les premières places du classement des universités arabes, et dont le coût est de 350 millions de dollars par ville universitaire.

L’Algérie aurait pu, également, bâtir un aéroport de la taille de l’aéroport de Dubaï, classé quatrième à l’échelle mondiale, et dont le coût de réalisation était de 10 milliards de dollars, ce qui aurait pu être une façade honorable pour l’Algérie, au lieu de l’actuel aéroport qui n’est pas digne d’un pays de la taille de l’Algérie. On aurait pu, par la même occasion, acquérir vingt avions Boeing, avec quatre milliards de dollars et, ainsi, faire d’Air Algérie, l’une des plus grandes compagnies aériennes de la région.

Avec 60 milliards de dollars, l’Algérie aurait pu résorber la crise du logement de manière définitive et construire deux millions de logements de quatre pièces chacun, et dont le coût n’aurait pas dépassé trente mille dollars. Ce coût aurait inclut également des services et des installations permettant la création d’espaces de vie meilleurs que ceux d’aujourd’hui.

Avec un milliard de dollars, l’Algérie aurait pu construire quatre hôpitaux de l’envergure du Val-de-Grâce, à l’est, à l’ouest, au nord et dans le sud du pays, dans lesquels seraient soignés président, ministres, et simple citoyens ; dans le respect et la dignité, et en faisant l’économie des millions de dollars dépensés annuellement en soins médicaux à l’étranger.

Il aurait été possible de créer cinq stades de football de la taille du Stade de France, dont la capacité est de 80 000 spectateurs, dont le coût de construction serait d’un milliard de dollars par stade. Ces stades nous auraient permis l’organisation de grands événements footballistiques, et l’Équipe nationale aurait trouvé des stades adéquats pour accueillir ses invités, les spectateurs trouvant de leurs côtés, tout le confort nécessaires pour suivre les matchs.

On aurait pu également construire cinq grands hôtels à l’image de Burdj Al Arabe, l’un des plus luxueux au monde et l’unique classé sept étoiles, pour la somme de 4 milliards de dollars, tandis que le nombre des hôtels à Alger ne dépasse pas les doigts de la main !

Toutes ces réalisations auraient coûté moins des 800 milliards de dollars dépensés au long de ces quinze années, sans que les signes de richesse, de prospérité, de modernité n’apparaissent pour notre peuple et notre pays.

On ignore la destination de tout cet argent, mais on a compris que nos politiques ne dépassent pas le stade du raccommodage et l’absence de planification alors que la fraude et la spoliation sont, eux, bien présents !

Les seules choses qui ont émergé sont les chiffres observés dans les différents projets qui auront duré 20 ans de présidence Bouteflika. On dira, a postériori, que nos rêves nous ont quittés à jamais. Hélas, pour ce pays qui aurait pu être le Japon de l’Afrique !


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