Privatisation des plages : « une sanction pour les familles »

ainouche

Nouria Yamina Zerhouni, ministre du Tourisme et de l’Artisanat, a annoncé à partir d’Oran le 2 avril dernier, avoir « donné des instructions aux Walis des villes côtières pour louer les deux tiers des plages à des investisseurs privés». Une décision que dénonce sévèrement l’association de la protection et orientation du consommateur (APOCE).

Contacté par nos soins, Mustapha Zebdi le président de l’association a exprimé sa déception. « Bezaf » (c’est trop) était sa première réponse. « Ils veulent vendre nos plages apparemment ! Une décision pareille ne pourra révéler que ça », poursuit-il furieusement. « Nous avons largement dénoncé l’absence de contrôle du ministère dans les plages privées, via les différents médias, l’année dernière. Nous avons reçu plusieurs doléances : des personnes qui ont porté plainte à notre niveau à cause des mauvais services et de l’exploitation », déclare-t-il.

« On sait bien que la majorité des vacanciers va à l’étranger pour passer les vacances. Il ne reste que les familles modestes dont les moyens ne permettent pas de se déplacer. Ces familles-là vont se retrouver devant l’obligation de payer jusqu’à 4000 DA », affirme-t-il, en précisant que c’est «une tarification excessive ».

Le président de l’association des consommateurs estime que « le ministère du Tourisme n’a pas les moyens pour contrôler ce qui se passe sur les plages algériennes ». Pour notre interlocuteur « cette décision est une sanction pour les familles ». Selon lui, « le ministère a le droit de mettre en place des mesures pour améliorer les services mais pas de cette manière ».

En outre, M. Zebdi s’est posé la question de la nécessité de louer les deux tiers des plages. « Qu’est-ce que cela va apporter de plus pour le consommateur », s’interroge-t-il.  « Même le côté sécuritaire doit être assuré par les autorités locales. On n’a pas besoin de privatiser nos plages pour être en sécurité. On n’a pas besoin de payer pour être en sécurité», déplore le président de l’APOCE.

Pour lui, « obliger un citoyen qui va à la plage dans son pays à ne pas utiliser son propre parasol, ses chaises et même à ne pas ramener à manger avec lui est inacceptable ».


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