Le message du président Abdelaziz Bouteflika du 19 mars ne semble avoir eu aucun effet dissuasif sur les leaders de l’opposition qui continuent à hausser le ton.
« C’est une histoire de guerre des clans. De l’intensification du conflit à l’intérieur des institutions de l’État entre les clans du pouvoir. Les uns répondent aux autres en impliquant l’opposition », a lâché Abderrezak Mokri, président du MSP à l’ouverture de la conférence nationale des secrétaires de wilayas chargés de l’information et de l’éducation.
« En tant que parti national, on n’est pas disposé à entrer dans cette guerre des clans », a-t-il ajouté en appelant le président Bouteflika à citer nommément les personnes visées dans son message.
« On aurait souhaité que le président ne s’adresse pas à nous à travers des feuilles ! »
Au-delà de la guerre des clans, le président du MSP a estimé que le message du chef de l’État était « désolant », « inquiétant » et faisait « peur ».
« On l’appelle à veiller à l’unité du pays, à sa stabilité de l’Algérie et à ne pas provoquer la déstabilisation de l’Algérie avec ce genre de messages contenant les menaces envers la classe politique et l’opposition », a-t-il déclaré.
Abderrezak Mokri dit avoir souhaité que le chef de l’État ne s’adresse pas aux partis et aux citoyens à travers des messages écrits. « On aurait souhaité d’abord qu’il ne s’adresse pas à nous à travers des feuilles. On refuse que la communication avec les partis et les citoyens se fasse à travers les feuilles puisqu’on ignore les circonstances de leur écriture », a-t-il lancé.
« Le pays va droit au mur et le président menace l’opposition »
Dans son discours, M. Mokri revient sur la grève dans le secteur de l’éducation et la « détérioration de la situation économique ». « On aurait souhaité que le président parle de l’éducation (…). Maintenant on va fermer les écoles et distribuer les CD. Le président devait s’occuper de la situation économique et de la détérioration du pouvoir d’achat », a-t-il dit en appelant à la lecture du dernier rapport au gouverneur de la Banque centrale.
« On dit au président : lisez ces chiffres avec un esprit nationaliste », a indiqué le président du MSP qui poursuit : « On vit des moments au cours desquels l’Algérie va droit au mur et vous, vous menacez l’opposition ».
