La chronique de Hafid Derradji – Nous sommes des agents de la patrie, vous avez trahi la confiance

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Certains lecteurs me blâment depuis quelques temps car je m’implique dans des affaires politiques loin de ma spécialité. On me reproche le fait que je ne m’attache qu’aux aspects négatifs et aux lacunes, que je ne fais que critiquer Bouteflika, son cercle et les opportunistes tout en omettant les réalisations, les bienfaits et les avantages, fruits de l’époque de prospérité et de dignité !

D’autres, quant à eux m’accusent de tromperie au profit de l’étranger et cela pour mener à bien un programme qui vise à ébranler et déstabiliser l’Algérie. Ces mêmes accusations sont adressées à tous ceux qui rejettent la réalité imposée par le clan du Président qui perdure dans son mépris de l’Algérie, la violation des libertés et des dignités tout en achetant le silence, quoi qu’il leur en coûte.

Nous entendons beaucoup de charges et d’accusations de la bouche de larbins et d’opportunistes, et nous lisons tout le temps la même chose sur les réseaux sociaux, dont certaines sont spontanées et exprimées par des jeunes fidèles à leur pays qui écrivent honnêtement.

Cependant, certaines ont un goût différent car elles proviennent des bénéficiaires, qui veulent nuire à ceux qui s’opposent à eux. Qui veulent intimider le peuple et lui faire peur face aux changements qui peuvent survenir en Algérie, comme si notre sort était scellé et lié à celui de Bouteflika et son frère, à Ali Haddad, à Amar Saadani, à Amar Ghoul et d’autres qui ne manquent aucune occasion pour nous rappeler les grâces de leur «maître». Aussi, ils nous rappellent que l’Algérien n’existait point avant lui et ne sera plus après lui, le pays s’effondrerait si  le « maître » venait à partir, bien qu’il soit absent depuis longtemps !

A toutes ces personnes, nous disons que nous sommes réellement des espions mais qui travaillons pour ce pays. Si nous sommes des traîtres, nous le sommes contre vous et restons fidèles à nos principes. Nous aurions espéré être fiers de notre Président et vanter les mérites de notre gouvernement, écrire à propos de la liberté et de la démocratie, la prospérité et le bonheur vécus par les enfants de notre pays. Comme on aurait voulu écrivailler sur la justice sociale, l’égalité et l’État de droit en Algérie. Ecrire sur le rôle joué par la justice algérienne dans la lutte contre la corruption et la contrebande de devises et le pillage des bienfaits de la Nation.

J’avoue personnellement que j’ai perdu certains lecteurs et amateurs à cause de mes écrits. Comme j’ai laissé au bord de la route, beaucoup d’amis que je pensais être des fidèles. Cependant, en dépit de tout cela,  j’ai acquis une conscience, qui a résisté à toutes les formes de tentation et de harcèlement. J’ai gagné le respect de beaucoup de libéraux qui n’acceptent pas que la patrie reste otage de gangs, qui pratiquent l’extorsion et toutes formes d’intimidations contre le peuple, au détriment du droit de tous les hommes et les femmes qui disent «non» à un Etat qui se gère en dehors des institutions de la République.

En effet, les traîtres et les espions de l’étranger, sont ceux qui génèrent l’instabilité et veillent à provoquer le peuple. Les traîtres sont ceux qui s’emparent de la volonté populaire pour soutenir la personne inapte qui les gouverne. Ce sont ceux qui ont rallié la mafia corrompue qui draine la richesse de la Nation dans tous les secteurs. Les manipulateurs ce sont ceux qui mettent la pression sur l’opposition et menacent leurs détracteurs. Ceux, qui peuvent aller jusqu’à les accuser d’appartenance à la mouvance « Daesh » dans un ultime effort de convaincre des méfaits d’un changement de système défaillant. Un système qui contrôle la population et les ressources de la Nation, qui n’est jamais rassasié du pillage et qui n’hésiterait pas à semer le chaos pour rester en poste et continuer à jouir des privilèges.

A tous ceux qui nous trompent, remettent en question nos intentions et critiquent nos écrits et nos opinions, je les invite à ne pas lire ce que nous écrivons et à éviter d’écouter ce que nous disons. Je les convie à être plus patients devant l’injustice et la corruption, de garder le silence et de ne pas céder devant ceux qui condamnent les pratiques du système actuel. Et quand un référendum sera organisé pour amender la Constitution, je les invite à aller aux urnes pour voter massivement et appuyer le kidnapping de l’Etat comme ils l’ont fait pour le parti au pouvoir pendant les élections législatives et communales. Je les invite à voter pour un cinquième mandat du Président Bouteflika afin d’assurer la stabilité du pays et dans la même veine, assurer la poursuite de la corruption et le sous-développement.

Mais en même temps, je les appelle à assumer toutes les conséquences et à continuer à supporter les visages provocateurs qui nous narguent et mentent devant les écrans de télévision, sans aucune vergogne mais avec beaucoup de mépris. Ces derniers limitent l’Algérie à une seule personne.


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