REPORTAGE. Au cœur de la manifestation de l’opposition à Alger : « Belabbas est là ! »

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Le son du baroud raisonne devant la Grande Poste. La joie et la bonne humeur étaient au rendez-vous en cette journée ensoleillée. Une joie que ne semblent pas partager les dizaines de policiers déployés sur place. Les agents de l’ordre sont tendus et crispés. L’heure est à la vigilance, en ce 24 février, date anniversaire de la nationalisation des hydrocarbures, choisie par l’opposition pour descendre dans la rue.

Des gendarmes sont également déployés pour prêter main forte à la police « au cas où ». Les curieux semblent ravis de voir « une fête » devant la Grande Poste. Nombre d’entre eux ignorent qu’une manifestation de l’opposition est programmée sur place. Deux femmes regardant dans tous les sens. « Où sont les manifestants, nous sommes venues les soutenir et on se retrouve en pleine fête que se passe-t-il ? », se demandent-elles.

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La Grande Poste grouille de troupes de dance, cyclistes, athlètes, entre autres. Alors que la «  fête » bat son plein, des éléments des forces antiémeute se mettent à courir. « Belabbas est là ! », crie un policier. Mohcine Belabbas, président du RCD, vient d’arriver près de la Grande Poste, avec d’autres leaders de l’opposition. « Je vous ai dit que l’on réussirait à protester et on l’a fait », lance-t-il avec le sourire. Le président du RCD n’aura pas le temps de finir sa phrase. Une dizaine de policiers l’entourent et le repoussent vers la rue Didouche Mourad, d’où sont arrivés les manifestants partis de Télémly.

Pendant ce temps, les manifestants se rassemblent près de la Grande Poste. Ils scandent : « Algérie libre et démocratique, Non au gaz de schiste ». Les forces de police sont de plus en plus nombreuses. Manifestants, passants et journalistes sont poussés vers la place Audin. Malmenés mais souriants, les dirigeants de l’opposition continuent leur marche. Djilali Sofiane, président de Jil Djadid exprime sa satisfaction. « Nous sommes arrivés à le faire », lance-t-il avant de se faire encore repousser par les policiers. Au milieu de la foule, Abderrazak Mokri, président du MSP, est également malmené mais garde le sourire.

La tension monte, à la place Audin une dizaine de manifestants qui tentent de résister sont arrêtés. Les autres sont dispersés. La fête peut reprendre près de la Grande Poste.


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