L’informel étend sa toile au marché de l’or. Selon Mohamed Aidet, représentant national des artisans bijoutiers, « 50% du marché de l’or est dominé par l’informel ». Il pointe du doigt les nouvelles conditions d’importation des métaux précieux contenues dans la loi de finances 2014.
Nouvelles conditions d’importation
« Pour les activités d’importation d’or, d’argent et de platine bruts, mi-ouvrés ou ouvrés, l’agrément n’est délivré qu’aux seules personnes morales ayant au minimum un capital social de 200 millions de dinars. Pour ces mêmes personnes, l’importation des ouvrages ouvrés finis ne peut concerner que les bijoux de luxe », précise le texte publié au Journal officiel. « Actuellement ce sont les importateurs qui font la loi, alors que nous artisans on est laissé à la marge », affirme M. Aidat. « Á cause de ces nouvelles procédures plus de 50% de l’or circule dans l’informel », ajoute-t-il.
Importation suspendue
« La majorité des artisans ne peuvent pas importer. Ils achètent de l’or cassé chez les clients pour le retravailler et le vendre », explique M. Aidat, en affirmant que « environ 70% des bijoutiers ont abandonné le métier. »
Selon un importateur, l’importation de l’or est suspendue depuis février 2014. « On a augmenté notre capital social à 200 millions de dinars comme l’exige la loi, mais le nouveau cahier des charges n’est pas encore sorti. Il devait être publié en mars 2014, mais jusqu’à présent, il n’y a rien ». La suspension de l’importation de l’or permet au marché noir de prospérer.
Trafic de l’or
Selon Mohammed Aidat, le trafic de l’or a pris de l’ampleur. Il affirme que des trafiquants achètent de l’or local, l’exporte illégalement à l’étranger, notamment vers l’Italie, pour le retravailler et le réexporter ensuite en Algérie. « À l’étranger, des artisans aident les trafiquants algériens à accomplir toutes les procédures nécessaires pour faire rentrer le même or en Algérie », a–t-il révélé.
« La majorité des bijoux en or exposés dans les vitrines sont issus de l’or algérien. Malheureusement, ces bijoux sont vendus comme des produits importés d’Italie », déplore-t-il.
