Abdelaziz Rahabi est ancien ministre de la communication et ex-diplomate. Il revient dans cet entretien accordé à TSA sur la visite d’Etat en Algérie du Président tunisien, Béji Caïd Essebsi.
Pourquoi Béji Caïd Essebsi a choisi l’Algérie pour sa première visite à l’étranger?
Il s’agit d’une vieille tradition dans les relations bilatérales algéro-tunisiennes. C’est un indicateur de la qualité des relations entre les deux pays. Ils veulent que leurs relations soient stratégiques pour plusieurs raisons. Premièrement, il y a le voisinage. Nous avons tous les deux la responsabilité de stabiliser nos frontières. Il y a également la collaboration sur la question libyenne. La Tunisie est un allié de poids pour l’Algérie. Nous avons une totale convergence de vue sur la question. L’Algérie et la Tunisie sont les plus concernés par la crise libyenne. Il faut aussi dire que la diplomatie algérienne a tiré des leçons de sa malheureuse posture sur la question libyenne. La position prise par rapport à ce qui s’est passé en Tunisie a été appréciée par Ennahda, Nidaa Tounes et la population tunisienne.
Que symbolise cette visite pour la Tunisie?
C’est une visite qui porte une symbolique très forte, essentiellement politique. Les relations algéro-tunisiennes ont toujours été fortes. Nous devons beaucoup à la Tunisie qui nous a soutenus durant la guerre de libération et la période de terrorisme. La diplomatie est aussi la reconnaissance.
Qu’en est-il de l’économie ?
Je ne pense pas qu’elle soit une visite à caractère économique. La situation en Tunisie n’est pas aussi catastrophique qu’on le présente. Ils ont un système financier et un tourisme performant. Ils ont également un tissu de petites et moyennes entreprises solide. Leur économie ne dépend pas exclusivement des hydrocarbures comme l’Algérie. Je ne pense pas que la Tunisie soit dans la situation dans laquelle les Algériens se présentent comme ses sauveurs. L’économie tunisienne est une économie performante qui a eu quelques soucis ces dernières années, avec l’instabilité politique et sécuritaire, mais qui est en train de reprendre.
