Algérie – Tunisie : Béji Caïd Essebsi à Alger pour sa première visite d’Etat à l’étranger

beji caid essebsi

Le 23 décembre 2014, en pleine campagne électorale qui l’a vu prendre la tête de la Tunisie, Béji Caïd Essebsi promettait : « Ma première visite officielle sera en Algérie ». Une déclaration qu’il confirmait le lendemain même de son élection à la présidence. Ce mercredi, Béji Caïd Essebsi est attendu à Alger pour son premier voyage d’Etat à l’étranger. Une première étape présidentielle qui semble presque devenir une tradition entre les deux pays.

L’Algérie semble occuper une place de choix dans le cœur de BCE qui avait déjà honoré Alger en y effectuant sa première visite en mars 2011 alors qu’il occupait les fonctions de Premier ministre. Le but de son déplacement était de réinstaurer une normalité dans les relations bilatérales et de renouer le dialogue avec les autorités algériennes restées en recul lors du processus électoral tunisien.

Plus tard, en avril 2013 puis en février 2014, Alger voyait se succéder le ballet des Chefs du gouvernement tunisien. Ali Larayedh et Mehdi Jomâa, accordaient tour à tour leurs premières visites respectives au voisin algérien.

Entente cordiale et alliance

Les relations qui lient les deux pays se veulent historiquement positives et s’inscrivent donc dans la continuité. En 1984, Chadli Bendjedid, déclarait déjà à Bourguiba, malade : « Monsieur le Président, que Dieu vous garde en vie, mais la Tunisie trouvera toujours l’Algérie à ses côtés». A l’époque les frontières avec la Libye étaient déjà instables. S’en suit une longue lune de miel durant laquelle les relations algéro-tunisiennes restent au beau fixe.

La coopération sécuritaire développée lors de la décennie noire algérienne permet à la Tunisie de prendre le rôle d’allié stratégique. Contrairement au voisin marocain, la Tunisie n’a jamais cherché à profiter de l’effondrement de l’Algérie. Bien au contraire. Une coopération militaire s’est installée. Depuis, elle dure dans le temps et se renforce même ces temps-ci afin de lutter contre les éléments terroristes qui déstabilisent la frontière commune. Les Algériens ne l’ont pas oublié.

Etat des lieux

Même si l’Algérie refuse et récuse les accusations d’ingérence un temps formulées par l’opposition tunisienne, le pays ne peut s’empêcher de garder un œil attentif sur l’évolution de la situation politique du voisin. La nouvelle composition du gouvernement tunisien sera donc scrutée à la loupe. Habib Essid, actuel Premier ministre tunisien a d’ailleurs présenté lundi 2 février une nouvelle formation gouvernementale incluant Ennahdha.

Aujourd’hui la donne a changé et le pouvoir tunisien mise sur l’union nationale. La nouvelle formation, inclut donc le parti de Ghannouchi en lui allouant plusieurs postes dont le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Il reste maintenant à obtenir l’approbation du Parlement tunisien, ce mercredi, pour enfin valider cette nouvelle équipe.


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