Situation dans le Sud : la lettre de Saadani à Bouteflika

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Amar Saadani écrit au président Abdelaziz Bouteflika sur le gaz de schiste.  Dans une lettre dont TSA a obtenu une copie, le Secrétaire général du FLN revient également sur la situation difficile dans le sud du pays.

Solliciter les acteurs locaux

Si le FLN ne remet pas en cause les projets du gouvernement dans le domaine de l’exploitation du schiste, il critique en revanche la démarche utilisée par les autorités « pour convaincre la population ».

« Les meilleurs avocats de l’Etat en pareils conflits, lorsqu’ils surviennent, ne sont pas les technocrates, les ministres ou les politiciens, envoyés d’Alger dans la précipitation pour calmer les esprits ou amadouer les protestataires en faisant des promesses souvent mirifiques et intenables ».

Pour Amar Saadani, ce travail doit être fait par les représentants locaux, des partis et des « associations locales lorsqu’elles sont légitimes, crédibles et issues du cru ». Les tribus, les Zawyas, les Archs sont plus écoutés, selon le parti. «Tout ceci pour peu, bien sûr que les pouvoirs publics aient pris préalablement le soin de tisser avec eux, des liens, non pas conjoncturels ou épisodiques mais pérennes et constants ».

Les interrogations de Saadani  

Avant de rédiger sa lettre, Amar Saadani a rencontré des personnalités représentant les wilayas du Sud. A travers la lettre envoyée au Président, il dit avoir transmis  l’incompréhension et la colère de la population du Sud.

« Pourquoi les wilayas du Sud ont toujours été dirigées par des walis nouvellement promus, et souvent sans expérience ? », s’interroge le chef du FLN. « C’est le cas pour les autres démembrements de l’Etat : daïras, directions déconcentrées des ministères, organes de sécurité, organismes, agences et offices nationaux, universités, hôpitaux…» , précise la lettre. Avant d’ajouter : « pour beaucoup de nos concitoyens, résidant dans les régions du Sud, les pouvoirs publics agissent volontairement de la sorte, et voudraient faire du Sud du pays un champ d’expérimentation ou tout au moins un terrain d’apprentissage pour néophytes».

Le patron du FLN pointe du doigt d’autres problèmes. Parmi eux le secteur du Sport et de la Jeunesse. « Aucune ville du Sud n’est représentée dans un championnat national sportif depuis l’indépendance, à l’exception de Béchar qui a accédé depuis deux années en première division de football », écrit-il.

Avant de s’interroger : « Pourquoi l’équipe professionnelle du MCA est-elle financée  par Sonatrach, alors que les équipes de Laghouat, de Ouargla, de Hassi-Messaoud etc…n’arrivent même pas à faire face aux dépenses de transport ? »

Sur le plan du fonctionnement, les habitants du Sud ne comprennent pas pourquoi « les fonctionnaires de l’Etat sont mutés dans ces zones, soit pour apprendre leur métier sans risque que l’inexpérience impacte négativement la gestion des affaires publiques, soit par mesure disciplinaire ». Dans les deux cas de figure, la démarche est selon eux  « à la fois injuste et inappropriée », lit-on dans le document.

Les propositions du FLN

Le FLN propose un programme ayant pour objectif de délocaliser dans le Sud de nombreuses grandes écoles, instituts et autres établissements de formation civils ou militaires, des écoles de police, de gendarmerie, de douanes, des impôts…

Sur le plan fiscal, Amar Saadani, dans sa lettre, propose notamment  un « prélèvement fiscal local pour les entreprises publiques, privées et étrangères implantées  dans les régions du Sud ainsi que l’accroissement de la part des finances locales dans les ressources mobilisées ». Il suggère un abattement supplémentaire de 10 % sur le montant de l’IRG de l’IBS dans le Sud.

Au titre de la lutte contre la contrebande et de l’appui à l’exportation, il préconise  « la facilitation des procédures inhérentes au commerce extérieur dans les régions frontalières du Sud, et ce dans le cadre d’un strict contrôle assuré par l’Etat ».

Sur le plan administratif, le FLN souhaite la poursuite « du  processus de décentralisation de la décision, de déconcentration des structures centrales et de création d’espace d’intermédiation ».


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