Marches contre Charlie Hebdo – Le directeur d’Ennahar TV accuse le ministre des Affaires religieuses

aissa rahmani

Le directeur de la chaîne de télévision privée Ennahar TV, Anis Rahmani, n’a pas apprécié les déclarations du ministre des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, accusant « les chaînes privées de « donner la parole aux extrémistes ».

« Nous n’avons pas de leçons à recevoir d’un ancien extrémiste du FIS »

Après les marches violentes de vendredi dernier dans la capitale contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo, Mohamed Aïssa avait déclaré que certaines chaînes privées contribuaient à la diffusion de messages extrémistes en invitant des personnalités de cette mouvance sur leurs plateaux, selon Rahmani.

Le patron d’Ennahar TV s’est senti visé. Sa chaîne a couvert les événements dans leur totalité, selon lui. Il dénonce des propos graves et un amalgame fait par le ministre sur « un sujet très sensible ». Anis Rahmani ajoute, en référence à Mohamed Aïssa, qu’il « est un ancien du courant Djazaara (algériens), faction extrémiste du FIS qui nous a menée à la guerre civile, il n’a donc pas à donner de leçons ». Il fait part de son intention d’ester le ministre des Affaires religieuses en justice pour avoir porté gravement atteinte à sa chaîne.

« Neutralité et… autocensure »

Le directeur d’Ennahar TV affirme que la chaîne a traité tous ces événements (attentats contre Charlie Hebdo, l’affaire Kamel Daoud, marches à Alger…) en toute neutralité. Interrogé sur la présence du prédicateur salafiste, Abdelfattah Hamadache, sur le plateau d’Ennahar TV, le directeur affirme qu’il s’agissait uniquement de confirmer qu’il était bien l’auteur des propos contre l’écrivain Kamel Daoud.

Evoquant de la couverture médiatique des marches contre Charlie Hebdo, Rahmani affirme que les journalistes de sa chaîne ont filmé « des centaines de personnes » scandant des slogans de l’ex-FIS et des propos en faveur de l’organisation terroriste État islamique : « Djeich, echaab, maak ya Daesh (l’armée et le peuple sont avec toi, Daesh). Pourtant, Ennahar TV a « choisi de ne pas diffuser ces images, dans une logique d’autocensure, pour ne pas porter préjudice à l’Algérie car ce n’est pas représentatif du pays », précise le directeur de la chaîne.

Défaillance des mosquées

Rahmani estime que la source de l’extrémisme est ailleurs et que le problème réside dans la défaillance des mosquées et de l’encadrement des imams. Il estime que les propos du ministre reflète une tentative de fuir ses responsabilités en accusant les chaînes de télévision.


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