Le ministre des Affaires religieuses appelle Kamel Daoud à « respecter le sacré »

Aissa Mohamed

Le ministre des Affaires religieuses Mohamed Aïssa a qualifié ce lundi 22 décembre de « dérapage dangereux » l’appel au meurtre de Kamel Daoud lancé par l’imam salafiste Abdelfatah Hamadache Zeraoui. « Je considère qu’il s’agit d’un dérapage très dangereux dans un contexte général dans lequel l’Algérie est en train de défendre un islam dans sa valeur absolue, un islam dont on veut ternir l’image et qualifier de terrorisme », a déclaré M. Aïssa, rapporte l’APS.

« Nous déployons des efforts énormes en Algérie, avec toutes les autorités qui partagent avec nous cette préoccupation et qui subissent cette radicalisation rampante du discours religieux », a ajouté le ministre, en affirmant  sur l’appel à condamner à mort l’écrivain de « fatwa ». « Je ne perçois pas l’appel fait par cet individu (Abdelfatah Hamadache Zeraoui) sur sa page Facebook comme étant une fatwa, qui est par définition, un avis religieux qui émane d’une autorité religieuse », a-t-il dit. « Je ne retrouve la trace de Zeraoui ni dans les universités des sciences islamiques en Algérie, ni au sein des établissements de formation des imams, ni parmi les imams que compte le ministère », a poursuivi le ministre, pour qui cela « relève du virtuel ».

Réconciliation nationale

Mohamed Aïssa a également précisé que cette « menace » contre Kamel Daoud « dérange et parasite un peu la politique nationale qui est arrivée par la réconciliation nationale et la formation des imams à un niveau où l’Algérie est perçue comme une référence en matière de déradicalisation et de défense de l’islam authentique, un islam de cohabitation et de convivialité ».

« Kamel Daoud ne doit pas tomber dans le charme d’un sionisme rampant »

S’il se positionne clairement contre cet appel lancé par l’imam salafiste, le ministre des Affaires religieuses a également indiqué que « Kamel Daoud a le droit de se défendre, mais je dois dire aussi que nous sommes en train de perdre un des enfants de l’Algérie, qui est en train d’être récupéré par un lobby sioniste international, hostile à l’islam et à l’algérianité ».

« C’est Bernard Henri Levy qui intervient pour récupérer un Algérien qu’on pourrait retenir dans la famille algérienne et qu’on pourrait assister et accompagner », a-t-il regretté.
Mohamed Aïssa a estimé que « Kamel Daoud doit être intelligent et ne doit pas tomber dans le charme d’un sionisme rampant » et qu’« il a besoin d’être appelé à respecter les règles fondamentales de l’écriture au nom de l’Algérie et à respecter le sacré ». Pour lui, le chroniqueur a besoin de « conseils » et non « d’un appel au meurtre ».


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