Sonatrach : la « vache à lait » de l’Algérie est-elle malade ?

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La Sonatrach vient de publier sur son site internet son rapport annuel 2013. La Société nationale des hydrocarbures qui assure l’essentiel des exportations et des revenus en devises (plus de 97%) de l’Algérie est en perte de vitesse. Tous les indicateurs sont en baisse.

Production et exportations en baisse

La production d’hydrocarbures a connu une baisse substantielle en 2013. Elle est passée de 194,6 millions de tonnes équivalent pétrole (MTEP) en 2012 à 186,9 MTEP en 2013, d’après les chiffres du rapport, soit une chute de 3,96%.

Les exportations s’établissent, quant à elles, à 100,1 MTEP en 2013, contre 107,2 MTEP une année plus tôt, selon la même source. Cela représente une baisse de 6,62% sur un an.

Les chiffres de la Sonatrach viennent confirmer une tendance de fond, qui alimente les inquiétudes quant aux capacités de l’Algérie à maintenir son rythme actuel de dépenses. D’autant plus qu’à la baisse de la production s’ajoute celle des prix du pétrole.

La consommation interne en hausse

D’un autre côté, la consommation des hydrocarbures interne est en hausse : l’Algérie a utilisé 43,6 MTEP en 2012 contre 45,3 MTEP en 2013, selon les chiffres fournis par la Sonatrach. Cela reflète la tendance à l’augmentation de la demande en Algérie, réduisant ainsi la disponibilité des hydrocarbures destinés à l’export.

En effet, la politique affichée est de satisfaire en priorité les besoins nationaux en énergie. A ce rythme, il est légitime de poser la question : jusqu’à quand l’Algérie pourrait-elle compter sur le pétrole et le gaz comme seules sources de revenus ?

Investissements : les effets d’annonce et les faits annoncés

Par ailleurs, les investissements sont eux aussi en baisse entre 2012 et 2013. D’un montant de 750 milliards de DA en 2012, les investissements de Sonatrach ont baissé à 685 milliards de DA en 2013, selon le rapport. En dollars, le document indique que la Sonatrach a investi pour 9,252 milliards de dollars en 2012, ceci, en incluant les investissements réalisés en association avec des partenaires étrangers et toutes les activités de l’entreprise.

Cette propension à la baisse est en contradiction avec les chiffres annoncés par le P-DG par intérim, Saïd Sahnoun. La Sonatrach compte investir 90 milliards de dollars sur cinq ans, notamment dans l’exploration et le gaz de schiste, d’après Sahnoun. Cela représenterait une hausse de 128,6% en moyenne annuelle, par rapport à l’année 2012. En effet, 90 milliards de dollars sur 5 ans, représente 18 milliards de dollars par an. C’est plus du double du montant investi en 2013.

Or, ce chiffre mirobolant est d’autant moins crédible que les précédentes annonces d’investissements n’ont jamais été réalisées dans les faits.


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