Hydrocarbures : un secteur en « véritable déclin », selon la Banque d’Algérie

pétrole chute

Les recettes tirées des exportations des hydrocarbures enregistrent un recul de 10,27% en 2013 pour s’établir à 63,327 milliards de dollars, selon le rapport de la Banque d’Algérie sur l’évolution économique et monétaire du pays. Le document, dont TSA détient une copie, adopte un ton alarmiste quant aux perspectives du secteur et signale que tous les voyants sont au rouge.

Une baisse structurelle et générale

L’institution monétaire note que « la tendance décroissante de la production d’hydrocarbures se poursuit en 2013 » avec un recul de 2,3%. En 20012, la baisse était encore plus marquée avec un taux de 6,6%.

Cette baisse de production influe directement sur les quantités exportées qui chutent de 7,4% sur un an et passent sous la barre des 100 millions de tonnes équivalent pétrole (99,3 millions TEP), précise la Banque d’Algérie.

En conséquence, les recettes liées aux hydrocarbures sont sérieusement impactées et ne représentent plus que 63,327 milliards de dollars, note le rapport. Ces chiffres concernent l’année 2013, avant que le prix du baril de pétrole n’atteigne son plus bas niveau en 5 ans il y a quelques mois.

En termes de valeur ajoutée, la tendance baissière se répète « pour la huitième année consécutive » en 2013 avec un recul de 5,5% cette année-là, selon le rapport. La même source signale également un effondrement de « plus d’un quart » de la valeur ajoutée du secteur, soit une réduction de 29,5%, sur la période 2005-2013.

Une part dans le PIB en baisse et un frein à la croissance

La conjonction de ces multiples facteurs négatifs conduit à une réduction de la part des hydrocarbures dans le produit intérieur brut algérien (PIB). En effet, le rapport estime que le secteur ne représente plus que 29,9% des richesses produites dans le pays.

Dans ce contexte de baisse généralisée, la Banque d’Algérie relève que le domaine des hydrocarbures est un frein à la croissance globale du pays. En d’autres termes, le taux de croissance du PIB serait plus élevé, n’était-ce la contraction du secteur des hydrocarbures.

Une demande interne « difficilement soutenable »

Par ailleurs, la consommation interne d’énergie, notamment de gaz, constitue un poids supplémentaire « difficilement soutenable » selon le rapport. La demande intérieure représente 50,9 millions TEP, « soit 30,1% des disponibilités ». La hausse continue de cette demande, conjuguée à la baisse de la production réduit, de fait, la possibilité d’exporter des hydrocarbures et donc de générer des recettes dont l’Algérie est pourtant fortement dépendante.

Cette situation de déclin du secteur clé de l’économie nationale constitue, sûrement, l’une des raisons de la récente annonce du P-DG par intérim de Sonatrach, Saïd Sahnoun, d’investir 90 milliards de dollars dans le but d’augmenter la production d’hydrocarbure.


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