RÉTROSPECTIVE. Les grands événements politiques de 2014 en Algérie

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L’année 2014 a été extrêmement riche en événements pour l’Algérie. TSA vous propose en cette fin d’année de revenir sur les événements politiques les plus marquants de l’année.

L’année 2014 a commencé par une série de violences à Ghardaïa. En janvier, les affrontements entre les communautés arabe et mozabite se sont multipliés. La police a été particulièrement pointée du doigt, accusée de soutenir la communauté arabe. Le gouvernement a lancé plusieurs initiatives pour faire revenir le calme. Sans succès.

En février, l’interview de Amar Saâdani accordée à TSA fait l’effet d’une bombe. Dans cet entretien exclusif, le secrétaire général du FLN s’attaque ouvertement et directement au DRS et en particulier à son chef, le général Toufik. L’onde de choc causée par l’interview avait eu des répercussions sur l’ensemble du paysage politique algérien.

L’atmosphère du mois de mars a, quant à elle, été imprégnée d’incertitudes. Alors que les élections présidentielles approchent, les doutes sur la capacité du candidat Bouteflika à présider un quatrième mandat s’installe et persiste. Le mouvement citoyen Barakat (« ça suffit, » en arabe)  naît en réponse à cette candidature. Ses actions de rue ont été réprimées par la police.

En avril, les élections présidentielles se déroulent dans le calme. Le président Bouteflika est réélu pour un quatrième mandat, malgré son absence sur le terrain. Abdelmalek Sellal prend le devant de la scène durant la campagne. La campagne d’Ali Benflis, qui effectuait son grand retour comme candidat aux présidentielles dix ans après celles de 2004, se solde une nouvelle fois par un échec.

Alors que le quatrième mandat ne fait que commencer, le président Bouteflika prend une décision majeure, en mai, en donnant son autorisation pour l’exploitation du gaz de schiste. Ce projet reste très controversé jusqu’aujourd’hui, en raison des dangers que cela causerait sur l’environnement et les ressources en eau.

En juin, la Coupe du monde de football au Brésil prend place et anesthésie le peuple algérien. Pendant tout le mois, la politique passe au second plan tandis que l’Algérie célèbre les exploits de son Équipe nationale.

Le mois de juillet est témoin du tragique crash du vol d’Air Algérie entre Ouagadougou et Alger. 116 personnes, dont 6 Algériens, y laissent la vie lorsque l’avion s’écrase au Mali. En Algérie, le gouvernement s’agace de l’attitude de François Hollande qui « agit comme si l’Algérie n’existait pas. »

L’évènement politique le plus marquant du mois d’août 2014 est sans conteste le limogeage d’Abdelaziz Belkhadem de son poste de ministre d’État et conseiller spécial à la présidence de la République. L’ordre serait venu du président Bouteflika lui-même, qui ordonne aussi de mettre un terme à toutes les activités de Belkhadem en relation avec l’ensemble des structures de l’État. Comble de l’humiliation, le Président demande au secrétaire général du FLN de l’exclure de l’ancien parti unique.

En septembrel’enlèvement puis l’assassinat d’Hervé Gourdel, un touriste français en visite en Kabylie, bouscule l’actualité. Le spectre de la Décennie noire réapparait. Les autorités algériennes, au pied du mur, mettent en place d’énormes moyens pour retrouver les meurtriers de Gourdel qui se réclament de Daech. Trois mois plus tard, Abdelmalek El Gouri, celui qui a égorgé Gourdel, est éliminé par l’armée algérienne.

Un événement inédit se déroule en octobre lorsque plusieurs milliers de policiers manifestent devant la présidence de la République à El Mouradia pour réclamer des hausses de salaire et le départ du DGSN Abdelghani Hamel. Le gouvernement répond positivement à l’essentiel des revendications socioprofessionnelles des protestataires, mais ne cède pas à la demande de départ de Hamel.

En réponse à la baisse soutenue du cours du pétrole depuis l’été, l’Opep organise une réunion cruciale en novembre pour trouver une solution. L’Algérie, dépendante d’un prix du baril élevé, est favorable à ce que le cartel baisse son plafond de production pour faire remonter le cours du pétrole. Une position qui n’est pas partagée par les pays du Golfe, l’Arabie Saoudite en tête. Ces derniers finissent par avoir gain de cause, aucune décision de baisse du plafond n’est prise lors de la réunion. L’absence de décision de l’Opep fait chavirer le cours du pétrole à son niveau le plus bas depuis cinq ans. La situation économique de l’Algérie se tend. Le pouvoir commence à montrer des signes d’inquiétude.

Enfin, en décembre l’Algérie connaît un épisode diplomatique exceptionnel lorsqu’Air Algérie se voit saisir un avion à Bruxelles. Condamnée par le tribunal international d’arbitrage, Air Algérie est dans l’obligation de payer 2 millions de dollars à l’entreprise K’AIR BV afin de pouvoir récupérer l’avion. Avec cet avion saisi, c’est un symbole fort de la souveraineté algérienne qui est bafoué. Les deux ambassadeurs algériens en Belgique et aux Pays-Bas sont rappelés, tandis que les ambassadeurs de Belgique et des Pays-Bas sont convoqués au ministère des Affaires étrangères. Air Algérie finit par rapatrier l’avion en Algérie après s’être acquittée de sa condamnation.

Une année 2014 riche en événements se clôt donc. Certains d’entre eux furent fascinants, d’autres dramatiques. En espérant que l’année 2015 soit elle aussi tout aussi riche en rebondissements.


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