Pourquoi Alger est vulnérable face aux séismes

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Les secousses telluriques  ressenties ces derniers jours à Alger constituent un coup dur pour les anciennes bâtisses, déjà « très fragiles », prévient Abdelhamid Boudaoued, président du Collège national des architectes.

Nécessité de recenser le patrimoine immobilier

« Les anciennes bâtisses sont construites dans les règles de l’art mais le manque d’entretien et la surcharge ont fragilisé ces constructions », déplore M. Boudaoued, dans une déclaration à TSA, ce mardi 23 décembre. « Depuis qu’il n’y a plus de concierges, les immeubles sont dans un état lamentable », dit-il.

Le président du Collège national des experts architectes estime que les bâtisses âgées de plus de 30 ans, doivent faire l’objet d’une expertise aiguë. « Il est urgent que chaque localité fasse un recensement du parc immobilier, pour établir des carnets de santé de chaque immeuble », préconise notre interlocuteur.

Après les expertises, des carnets d’entretien des immeubles seront délivrés afin de protéger au mieux notre patrimoine immobilier et sauver des vies humaines, en cas de séisme, selon M. Boudaoued.

Les nouvelles constructions pas plus sûres que les anciennes !

Bien que les normes de construction parasismiques soient respectées, les nouvelles bâtisses ne sont pas plus sûres que les anciennes. « Il n’y a pas de suivi  rigoureux des matériaux de construction », souligne Abdelhamid Boudaoued qui insiste, en outre, sur la problématique de l’évacuation en cas de séisme important. « Les sorties de secours ne sont pas prévues dans des immeubles qui ont jusqu’à 20 étages », s’étonne-t-il. M. Boudaoued, fait remarquer, également, que la plupart des ascenseurs sont en panne. « Il n’y a qu’à voir les cités AADL », argumente-t-il.

Des quartiers plus vulnérables !

Certaines localités sont plus exposées au risque, en cas de catastrophe naturelle, selon M. Boudaoued. Il soutient que des quartiers entiers doivent carrément être rasés, en raison de l’état de vétusté des immeubles. « Ain Benian, El Madania, El Harrach, Hussein Dey, le Centre d’Alger, la Casbah, Beni Messous », sont autant d’endroits dangereux et vulnérables aux catastrophes naturelles selon le président du Collège national des architectes. De nombreuses bâtisses vétustes se sont effondrées durant cette année, coutant la vie à plusieurs personnes.

Concentration des institutions

La concentration des institutions de l’Etat dans la capitale est un autre problème que soulève M. Boudaoued. « Si la capitale est secouée par un important séisme que sera l’avenir de notre pays, du moment que toutes les institutions sont au même endroit ? », s’interroge-t-il.


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