Lutte contre le terrorisme : la Kabylie peut dire merci à la France

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Le Ministère de la Défense a annoncé ce mardi 23 décembre que l’Armée a abattu lundi soir trois terroristes dans une opération menée dans la ville des Issers, en Kabylie. Parmi eux, Abdelmalek El Gouri, émir du groupe Jund El Khalifa se réclamant de Daech, celui qui a décapité l’otage français Hervé Gourdel.

Depuis l’enlèvement et l’assassinat d’Hervé Gourdel, l’Armée algérienne a mobilisé les grands moyens pour traquer les terroristes responsables de cet acte. Début décembre,  Abdelmalek Sellal, en visite en France avait informé Paris que 3000 militaires étaient déployés dans les montagnes de la Kabylie pour traquer 21 terroristes impliqués dans l’assassinat de l’otage français. Depuis le début des opérations, cinq membres de Daech ont déjà été tués par l’Armée.

Hervé Gourdel n’est pourtant pas la première victime d’un enlèvement en Kabylie. La région souffre en effet d’une vague d’enlèvements et d’assassinats depuis 2005. L’Armée n’a jusque-là jamais établi un tel dispositif pour lutter contre le terrorisme, certains considèrent même au contraire qu’une « stratégie de pourrissement » a été mise en place dans cette région, connue pour son hostilité au pouvoir.

La donne a changé avec la mort de Gourdel. Subissant de fortes pressions françaises, les autorités algériennes se sont retrouvées au pied du mur, obligées d’agir de manière extrêmement ferme au risque sinon d’être accusée de complaisance envers les terroristes. Il s’agissait aussi d’envoyer un message clair selon lequel l’Algérie peut combattre Daech sans l’ingérence des occidentaux. L’élimination d’Abdelmalek El Gouri en a apporté une preuve résonnante.

La mort d’Hervé Gourdel, aussi atroce a-t-elle pu être, a représenté une tragique aubaine pour la Kabylie, une région souffrant en silence depuis près d’une décennie, qui a enfin vu l’armée algérienne daigner se lancer dans la lutte contre le terrorisme dans cette région. Il semble inconcevable qu’il ait fallu attendre aussi longtemps pour agir, surtout quand agir plus tôt aurait peut-être pu permettre d’éviter la mort de Gourdel, et celle d’Algériens de la région, dont la vie vaut tout autant que celle d’un touriste français.


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