La France divisée sur le droit de vote des étrangers

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Le droit de vote des étrangers extra-communautaires risque à nouveau de faire débat suite aux propos de François Hollande. Alors qu’il inaugurait le Musée de l’histoire de l’immigration ce lundi à Paris, le président français a prononcé son premier discours sur l’immigration depuis son élection en 2012. Un silence de deux ans qui avait laissé le sujet de la politique migratoire aux mains de la droite française.

Une promesse de campagne

Durant cette élocution devant plusieurs associations, François Hollande a valorisé l’apport de l’immigration pour la France et s’est redit « favorable » au vote des étrangers non communautaires (hors Union européenne) lors des élections locales. Une promesse déjà faite lors de sa campagne électorale de 2012.

Donc rien de nouveau en la matière, mise à part une confirmation que l’engagement risque de ne pas être appliqué de sitôt. Car pour mener à bien ce projet, il faudrait modifier la Constitution, or, cela nécessiterait de réunir les trois cinquièmes de la majorité à l’Assemblée et au Sénat ou de proposer un référendum.

Choses qui seraient difficilement réalisables puisque le président français ne détient pas la majorité en question et qu’il ne souhaite pas s’engager dans un processus d’approbation référendaire. « Aujourd’hui ce n’est pas mon intention » déclarait-il, même s’il ne rejette pas complètement cette idée, il en appelle plutôt à un rassemblement politique avec un « accord entre les forces républicaines ».

Hollande se dédouane 

S’il appelle ces « forces républicaines » à « prendre leurs responsabilités », pour les médias, le président français semble plutôt se dédouaner de la non-application de son engagement de campagne. François Hollande relance volontairement l’éternel débat alors que la droite française est farouchement opposée au droit de vote des étrangers. Le député UMP (droite) Henri Guaino réagissait à vif à ces déclarations en indiquant que sa famille politique voterait contre et en rappelant que le droit de vote devait rester lié à la citoyenneté française.

Hormis ce sujet, qui est régulièrement remis sur le tapis depuis 30 ans, lors de son discours, le président français a rappelé le sort des travailleurs d’origine maghrébine, en souhaitant que « la République marque enfin sa reconnaissance pour ces vieux immigrés que l’on appelle les Chibanis ». Une reconnaissance qui pourrait se formuler par l’ouverture de nouveaux droits permettant la naturalisation de « tous les étrangers âgés de plus de 65 ans qui ont vécu plus de 25 ans en France ».


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