Le paysage politique algérien assiste à un durcissement de ton des acteurs politiques, que ce soit les partis au pouvoir ou l’opposition. Ce samedi 13 décembre, les responsables du RND et du FLN, Abdelkader Bensalah et Amar Saâdani, ont coup sur coup lancé des attaques à peine voilées contre les membres de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD). Bensalah a qualifié la démarche du CLTD « d’abjecte » et « d’irresponsable », tandis que Saâdani déclarait que rien n’intéressait le CLTD autre que « le fauteuil présidentiel ».
Cette campagne médiatique synchronisée entre les deux partis au pouvoir, couplée avec l’interdiction récente pour Mouloud Hamrouche de tenir une conférence à Sidi Belabbes, semble indiquer un certain degré de nervosité du pouvoir envers l’opposition. Sinon comment expliquer autrement le regain d’intérêt du FLN et du RND pour une opposition qu’ils considéraient lors de la révision de la Constitution, comme n’étant pas représentative et ne pesant pas lourd dans le paysage politique algérien ?
En se lançant dans une telle campagne médiatique, les partis au pouvoir envoient involontairement le signal que le discours de l’opposition commence à convaincre les Algériens et surtout les partenaires étrangers de l’Algérie. Ce qui ne semble pourtant pas être le cas en réalité, l’opposition ayant encore beaucoup de progrès à effectuer avant d’espérer s’imposer aux yeux des Algériens comme étant une alternative fiable et foncièrement différente du pouvoir politique actuel. Elle devrait commencer par aller à la rencontre des Algériens pour leur expliquer son projet et les enjeux actuels.
