Human rights watch (HRW) a accusé, ce vendredi 7 novembre, les autorités marocaines de mettre des obstacles aux activités des organisations de défense des droits de l’Homme. « Les autorités marocaines ont empêché la tenue de plus de 15 réunions que l’Association marocaine des droits humains a essayé d’organiser dans le pays depuis juillet 2014 », écrit l’organisation dans un communiqué. « Les autorités ont également refusé à la Ligue marocaine pour la défense des droits de l’Homme, à Amnesty international et à d’autres organisations l’accès à divers lieux afin d’y tenir des manifestations », ajoute-t-elle.
HRW rappelle que ces interdictions sont intervenues « approximativement au moment où le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad a formulé des accusations contre les associations de défense des droits humains dans un discours sur la lutte contre le terrorisme. » Le ministre les a accusées, selon HRW, « de formuler des allégations dénuées de fondement sur des exactions commises par les forces de sécurité d’une manière qui pourrait nuire à l’image du Maroc ainsi qu’à sa sécurité ».
Le cas de Wafa Charef
L’Organisation internationale est également revenue sur le cas de l’une des militantes de l’AMDH (également partisane du parti politique d’extrême-gauche, la Voie démocratique), Wafa Charaf. La jeune femme « avait déposé une plainte auprès du procureur de Tanger, alléguant qu’elle a été enlevée, battue et détenue pendant plusieurs heures par des individus qu’elle ne pouvait pas identifier après avoir participé à une manifestation syndicale le 27 avril », raconte l’organisation.
Le 12 août, elle a été condamnée à un an de prison, ainsi que le paiement d’une amende et de dommages-intérêts par le Tribunal de première instance de Tanger. La militante est accusée de « falsification de rapport de cas de torture » et « diffamation de la police », selon HRW. « Le 20 octobre, une cour d’appel a doublé sa peine de prison », ajoute la même source.
