Ghardaïa : retour au calme mais l’angoisse des violences persiste

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Le calme est revenu à Ghardaïa depuis quelques jours mais l’angoisse de voir survenir de nouvelles violences demeure intacte chez les habitants. « Le calme est revenu mais il reste précaire », confirme Bouamer Bouhafs, notable arabe et président de la Fondation des chaâmbas. Khodir Babaz, membre de la cellule de coordination et de suivi des événements à Ghardaïa, relativise : il évoque « des agressions multiples et répétées ». Des perturbations sont également signalées dans des établissements scolaires à cause de « l’insécurité » depuis près d’une semaine, selon M. Babaz.

Vers un retour à la normale dans les établissements scolaires
« Au lycée Sidi Aabaz, une petite campagne de sensibilisation a été menée par des représentants des parents d’élèves des deux communautés, de l’administration et des forces de sécurité pour appeler les lycéens à cohabiter», raconte M. Bouhafs. Au lycée Moufdi Zakaria, seuls les élèves de terminale et en deuxième année ont rejoint les bancs de l’établissement, affirme M. Bouhafs. « Mais bizarrement, aucun problème ne se pose au niveau d’un lycée (ex-annexe de Moufdi Zakaria) se trouvant à côté de Beni Yzguen où des élèves ibadites et malékites étudient ensemble sereinement depuis le début de la rentrée scolaire », note le notable arabe.

Un problème se pose également au niveau de deux collèges, celui d’Ourida Meddad et celui d’Abderrahmane Ibn Rostom où les élèves mozabites boycottent l’école à cause de l’insécurité, affirme Khodir Babaz. Pourtant, « ces deux collèges se situent dans des endroits où il devrait y avoir de la sécurité puisqu’ils sont à côté du tribunal, de l’APC et il y a aussi des caméras (de surveillance). Les élèves demandent leur transfert vers d’autres établissements », dit-il.

L’armée supervise le redéploiement des policiers et des gendarmes
Les dernières violences ont fait quatre morts et plusieurs blessés, selon Khodir Babaz. Des maisons et des magasins ont été également incendiés. Au lendemain de la protestation des agents de la police, suivie de violences à Ghardaïa et Berrianne, un général-major de l’ANP est venu superviser le redéploiement de la police et de la gendarmerie.

« Jusqu’à maintenant, il n’y a pas une maîtrise totale de la sécurité à Ghardaïa et il n’y a pas d’amélioration », selon M. Babaz (également membre du conseil national du FFS). Selon lui, il n’y a pas « une forte volonté du pouvoir d’éteindre le feu à Ghardaïa et mettre fin à l’anarchie». « Sur le terrain, on ne sent pas un changement durable. Les affrontements risquent de revenir à tout moment si les autorités compétentes ne remédient pas aux vraies causes du conflit. Il y a des gens qui ont allumé les feux de la fitna à Ghardaïa dès le départ », conclut Bouamer Bouhafs.


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