En Tunisie, le processus démocratique se poursuit

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Près de 4 ans après la chute de Ben Ali, la Tunisie poursuit son processus de légitimation des institutions, par la voie des urnes, sur laquelle se construit un État de droit, et par la même une démocratie. Dimanche 26 octobre, les Tunisiens votent à nouveau. Cette fois ils éliront leurs représentants à l’Assemblée pour 5 ans.

Face aux islamistes d’Ennahda, les autres partis politiques se présentent en ordre dispersé. En 2011 Ennahda avait remporté la majorité à l’Assemblée nationale constituante (ANC), face à des partis sans réelle assise sociale. Mais quel que soit le résultat, la Tunisie a la particularité d’être le seul pays arabe qui a avancé sur le chemin de la démocratie. Touchée au même titre par des bouleversements politiques en 2011, la Libye s’est enfoncée dans le chaos de la guerre civile, l’Égypte a vécu un coup d’État militaire, et le Yémen n’est pas parvenu à déloger les féodaux qui dirigent le pays depuis plusieurs décennies.

Défiance vis-à-vis des politiques

Dans le cas tunisien, c’est la médiocrité du personnel politique qui inquiète. Elle pourrait avoir des conséquences sur la participation aux différents scrutins qui s’annoncent d’ici la fin de l’année, législatives en octobre et présidentielles en décembre. Selon une étude réalisée par un centre de recherche américain (Pew research global attitudes), la proportion de la population attachée à la démocratie était de 63% en 2011, avant de tomber à 48% aujourd’hui. Une tendance encore plus prononcée parmi les jeunes (18 à 29 ans).

Mais il serait excessif comme le fait le think tank américain, de dire que près d’un Tunisien sur deux est nostalgique des années Ben Ali. Dans les périodes de transition, par nature, s’opère un rééquilibrage des pouvoirs, mais également une perte de repères hérités du système ante. Ce sont ces bouleversements qui provoquent une part de rejet de la politique et une angoisse face à l’avenir. Il est de la responsabilité des dirigeants politiques de s’adresser à tous, sans distinction. De proposer un projet de société dans lequel chacun tient une place et a un rôle à jouer.

La reconstruction passe inévitablement par le retour à un climat politique plus serein – c’est en cours -, à une démocratie apaisée – c’est en voie – et à l’édification d’une économie dépouillée des pratiques de l’ancien régime. C’est sans doute ce qui prendra le plus de temps.

La Tunisie n’est pas un laboratoire, comme on l’entend dire si souvent. Elle est le produit d’une histoire. Le compromis, la négociation, le dialogue, sont les postulats sur lesquels s’élabore sous nos yeux un nouveau système politique.


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