La police a violemment réprimé, ce samedi 18 octobre, une marche des habitants de Ksar Mlika vers le siège de la wilaya de Ghardaïa, a-t-on appris auprès de Khodir Babaz, membre de la Cellule de coordination et de suivi des événements de Ghardaïa. « Alors que les manifestants étaient à quelques mètres de la wilaya, les forces de sécurité ont commencé à lancer des bombes lacrymogènes », a précisé notre interlocuteur. « Dans cette localité, les habitants d’un quartier de 250 maisons ont fui à cause des violences », a-t-il précisé.
C’est la première manifestation pacifique de citoyens réprimée par la police depuis plusieurs mois. Jusque-là, la police tolérait les rassemblements.
La répression de cette marche intervient après le mouvement de protestation observée par les agents des Unités républicaines de sécurité (URS, police antiémeute) lundi et mardi derniers dans cette wilaya. Les policiers protestataires avaient réclamé, justement, de pouvoir jouir de toutes les prérogatives lors de l’exercice de leurs fonctions.
L’intervention musclée de la police pourrait marquer un tournant dans la politique des autorités visant à ramener le calme à Ghardaïa, en proie depuis plusieurs mois, à des violences communautaires qui ont fait plusieurs morts.
Cette intervention intervient après le redéploiement des services de sécurité supervisé par le général-major Chérif Abderazak, commandant de la quatrième région militaire, suite à la manifestation de la police.
