Que signifie la participation de députés algériens et français à la commémoration des massacres du 17 octobre à Paris ?

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Pouria Amirshahi est député des Français de l’étranger (Maghreb/Afrique de l’Ouest).

À votre initiative, c’est la première fois que des parlementaires algériens participent aux commémorations des massacres du 17 octobre. Quel sens donner à cette démarche ?

Je suis très heureux de cette initiative, je l’avais suggérée, il y a 3 ans, au président de l’APN et au président du groupe d’amitié.  Des parlementaires français comme Patrick Mennucci, Alexis Bachelay, Bariza Khiari l’ont soutenue. Pour la première fois, des représentants du peuple algérien et du peuple français se réunissent pour commémorer le massacre du 17 octobre. La force du symbole est très importante, surtout lorsque de mauvaises volontés s’expriment des deux côtés pour empêcher le rapprochement des deux pays. Mais c’est également une occasion unique de se tourner vers l’avenir et la perspective d’une fraternité retrouvée entre nos deux peuples. Il faut commémorer pour transmettre et transmettre pour avancer.

En 2012, François Hollande avait officiellement reconnu la responsabilité de l’État français. Quelle étape suivante souhaitez-vous donner à ce souvenir du 17 octobre ?

Il faut donner suite à cette décision courageuse du président de la République, notamment en permettant aux historiens et aux citoyens d’accéder intégralement aux archives comme le demande le collectif « 17 octobre 61 ».

Militerez-vous pour l’ouverture des archives aux universitaires et chercheurs algériens ?

Oui.

Comment envisagez-vous le renforcement de la relation bilatérale ?

La question qui nous est posée des deux côtés de la Méditerranée, pour toutes les générations, c’est comment on se tend la main, pas comment on se tourne le dos. Comment sommes-nous capables de construire, et c’est possible, une stratégie méditerranéenne ? Dans les années qui viennent, la réussite de cette nouvelle ambition ne reposera pas seulement sur les rapports entre les États et les gouvernements, mais aussi sur les liens entre sociétés civiles françaises et algériennes : entre universités, entreprises, collectivités locales, organisations, etc. Ce qui signifie qu’il faudra favoriser les mobilités et la circulation, les allers et retours. Bien sûr, le rapprochement économique et les partenariats qui en découlent sont importants, mais le principal changement doit venir des responsables politiques français et algériens qui n’assument pas assez dans leurs discours la relation. Il faut assumer, parler de désir et de communauté de destin des peuples méditerranéens. L’avenir de la Méditerranée repose d’abord directement sur le dialogue direct entre Latins et Maghrébins.


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