Les policiers algériens, entre dépression et répression

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Assiste-t-on à une vague de fond ? Les policiers sont-ils déprimés ? Pourquoi ce malaise dans la police ? Sur quoi cela peut-il déboucher ?

Dans un pays où le secret a été érigé en mode de gouvernement, il est toujours difficile de comprendre les enjeux d’une éruption de violence ou de revendications. En l’occurrence les manifestations de policiers (Ghardaïa les 13/14 octobre et Alger le 14 octobre) et sans doute d’autres à venir, ailleurs dans le pays.

Tous les États ont besoin d’une police républicaine, respectueuse des citoyens et de leurs droits. Ce n’est pas exactement le cas en Algérie. Dans les systèmes autoritaires, la police est instrumentalisée par les dirigeants, parfois elle est l’épine dorsale du pouvoir. Là encore l’Algérie se distingue. L’équilibre des forces est savamment orchestré.

Alors pourquoi ce malaise dans la police ?

Longtemps mal considérée, mal aimée, mal formée, la police a vécu des changements importants à la fin des années 90. Le concept de « gestion démocratique des foules », manière de reconnaître que jusque-là ce n’était pas très démocratique…, a fait long feu.

Dans la plupart des pays en crise, il y a deux institutions vers lesquelles convergent les contradictions de la société : l’école et la police. En Algérie nous sommes servis. La faillite de l’enseignement public est une tragédie qui obère l’avenir. Lorsque l’on se tourne vers la police on pense trouver des réponses à des questions qui ne sont pas de son ressort. Les problèmes sociaux sont devenus le quotidien des policiers, mais ils ne savent pas comment faire et ils ne connaissent pas les réponses à donner.

Ces manifestations sont-ils le signe d’une prise de conscience du rôle que le régime fait jouer à cette institution ? Ou bien comme on l’a entendu à Ghardaïa, s’agit-il des vieilles querelles entre justice et police ? Sans doute un peu de tout cela et probablement le signe d’une évolution profonde, compte tenu des recrutements de ces dernières années qui ont modifié la sociologie policière.

Quoi qu’il en soit, après le directeur de la DGSN, c’est le ministre de l’Intérieur qui a été dépêché dans la capitale du Mzab pour tenter de rassurer ses ouailles. Au moment où ce dernier s’envole pour Ghardaïa c’est à Alger que les policiers défilent !!!

S’il n’y a plus de police entre le peuple et les dirigeants du pays, qui assurera leur tranquillité ?

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