Le Niger réclame ses ressortissants en situation irrégulière en Algérie

refugies

Assis sur un carton, aux abords du marché Clauzel, au centre d’Alger, un Nigérien, tend une petite assiette en plastique aux passants. Il demande quelques dinars aux Algérois de passage. Agé d’une quarantaine d’années, cet homme n’est qu’un exemple parmi les centaines de réfugiés subsahariens installés dans les rues de la capitale.

A nos questions, il répond par un sourire. C’est un jeune algérien, vendeur de livres pour enfants, installé près de lui qui nous apprend qu’il vient du Niger. « Il a fui les conditions de vie difficiles dans son pays. »

Le bouquiniste nous dit également que le jeune vient quotidiennement faire la manche à cet endroit. « Il est bien. Les gens lui donnent à manger et le soir, il repart dormir avec ses compatriotes dans un camp qu’ils ont érigé à Birkhadem ». Mais comment fait-il pour aller à Birkhadem ? « Il gagne sa vie mieux que moi qui suis vendeur de livres », ironise le jeune homme. C’est ce que confirme le réfugié en faisant un signe du pouce.

Scène similaire, Place Audin. Sauf que là, il s’agit de femmes et d’ enfants. Adossée à un arbre, une jeune femme, la trentaine, tente de fuir notre regard dès que l’on s’est approchée d’elle. La mendiante se contente de hocher la tête pour confirmer qu’elle vient également du Niger. Elle ne souffle pas un mot. Non loin d’elle, une fille d’environ cinq ans joue avec sa petite assiette en plastique qui contient quelques dinars. Elle aussi ne semble pas comprendre ce que nous lui disons.
Elle se lève et change de place.

« Les ressortissants nigériens seront rapatriés »

Difficile de savoir à combien s’élève le nombre de subsahariens qui ont fui leur pays pour venir en Algérie à la recherche d’une vie meilleure, selon Moumen Khelil, militant à  la Ligue des droits de l’Homme. « Les femmes et enfants viennent pour leur majorité du Niger. », explique-t-il. Il y a également beaucoup de Maliens.

Pour avoir plus de détails, nous avons tenté de contacter l’ambassade du Mali. En vain. En revanche, Boukar Hassan, le chargé de communication de l’ambassade du Niger a déclaré : « Nous n’avons pas de chiffres exacts mais nous estimons qu’ environ 8.000 Nigériens sont présents sur le sol algérien. » Il affirme qu’une demande, sur instruction du ministre des Affaires étrangères de ce pays, a été adressée au ministère des Affaires étrangères algériennes. « Nous demandons à ce que les ressortissants nigériens, en situation irrégulière en Algérie, soient rapatriés », explique-t-il.

Pour le moment, aucune réponse n’a été donnée par les autorités algériennes selon lui. Il promet toutefois que la « situation sera réglée le plus tôt possible ».

 

 


Pour commenter nos articles, rendez-vous sur notre page Facebook,
en cliquant ici