Air Algérie citée dans une enquête anti-corruption au Québec

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Très loin des frontières algériennes, le nom de la compagnie aérienne nationale est également cité, et pas forcément pour de bonnes raisons. C’est au Québec que le nom d’Air Algérie, dans la tourmente depuis le crash du vol AH5017 au Mali, est apparu dans une affaire de corruption, selon des documents en notre possession.

La Commission d’enquête sur l’octroi et la gestion des contrats publics dans l’industrie de la construction interroge, depuis quelques jours, Antonio Accurso ; un magnat du secteur de la construction au Québec.

Au centre des débats, un luxueux bateau sur lequel Antonio Accurso avait l’habitude d’inviter des hommes politiques locaux. Le Touch, un yacht de 37 mètres, aurait servi à divertir certains hommes politiques locaux en échange de faveurs.

Mais lorsqu’il ne servait pas à huiler les relations avec le petit monde québécois, ce bateau était également utilisé pour favoriser des partenariats à l’étranger. C’est notamment ce qu’a révélé Antonio Accurso lors d’une audition tenue le jeudi 4 septembre.

L’entrepreneur a déclaré avoir fait bénéficier un client étranger du bateau. C’est son associé, un certain Bernard Poullain, qui lui aurait demandé de lui prêter ce luxueux yacht. Et surprise : il s’agissait d’inviter un cadre de la compagnie Air Algérie à se promener dans la Méditerranée, en pleine négociation sur un contrat entre les deux pays.

« On soumissionnait un contrat en Algérie ; un partenariat avec Monsieur Poullain, et je crois qu’il a amené quelqu’un de Air Algérie (…) C’est cela qu’il m’a dit. Il va y avoir du monde d’Air Algérie sur le bateau », a expliqué l’industriel canadien sans révéler la date de cette visite, sans doute postérieure à 2004, date de l’acquisition du bateau. La nature du contrat n’a pas été divulguée.

L’homme d’affaires a ajouté : « C’est un contrat par la suite qu’on a obtenu. » Mais a déclaré ne pas connaître l’identité de la personne invitée. « Je ne connais pas la personne, je ne connais pas sa fonction chez Air Algérie. Mais il (ndlr: Bernard Poullain) l’a pris dans la Méditerranée. »


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