Congrès de la Soummam : le RCD dresse un constat sombre de la situation de l’Algérie

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Le président du RCD a dressé, ce jeudi 21 août, un tableau noir de la situation politique et économique du pays tout en appelant à donner un nouveau départ à l’Algérie. « C’est parce que la plateforme de la Soummam a été occultée, l’indépendance confisquée et le peuple dessaisi de sa souveraineté que  le système politique qui a été instauré en 1962 continue de sévir et de reproduire l’échec », a indiqué Mohcine Belabbas dans son allocution au colloque commémoratif du congrès de la Soummam organisé par son parti à Béjaïa. « La crise perdure, s’aggrave et atteint tous les domaines de la vie nationale parce qu’elle n’est liée ni à une circonstance ni à une conjoncture et elle n’est pas non plus le fait d’un seul dirigeant », a-t-il ajouté.

Une économie synonyme de dépenses publiques

Le premier responsable du RCD est revenu sur la dépendance de l’Algérie à l’égard des hydrocarbures. « Pour les tenants du pouvoir, l’économie est synonyme de dépenses publiques pour acheter la paix sociale et de bradage des deniers de l’État », a-t-il assuré. « Ils découragent le travail et la création de richesses. Ils accusent les patrons et suspectent tous ceux qui ont envie de réussir », a insisté M. Belabbas en rappelant que « l’impunité voire la protection dont jouissent les auteurs de la prédation et de la corruption  condamnera à terme l’État algérien à la déchéance ».

Non aux tentatives d’implication de l’armée

Mohcine Belabbas a critiqué les tentatives d’implication de l’armée dans la vie politique. « Au plan plus général, les tentatives d’entraîner l’armée dans des manœuvres en violation de ses missions constitutionnelles se multiplient », a-t-il noté. Le président du RCD a ajouté que ces tentatives interviennent alors que la « mutation démocratique que la situation exige, nécessite de protéger le pays de l’emprise d’une armée qui s’implique dans le jeu politique ».

Déphasage de la diplomatie

Mohcine Belabbas s’est également montré critique vis-à-vis de la diplomatie algérienne. Il a estimé que « cette politique qui sape les fondements de l’État protecteur de la Nation trouve son prolongement dans le déphasage de la diplomatie algérienne ». « Elle s’exprime par les relations conflictuelles avec tous nos voisins et l’effacement voire la soumission aux intérêts des grandes puissances à commencer par l’ex-colonisateur », a-t-il expliqué.

Des flèches contre le FFS

Le président du RCD a évoqué la nécessité « d’un sursaut patriotique » pour l’avenir du pays. « Ni un parti, ni une institution ni aucune personnalité ne peut seul réparer un désastre historique de cette ampleur », a-t-il affirmé. Rappelant que le congrès de la Soummam a été un nouveau départ pour  la révolution, Mohcine Belabbas a indiqué qu’il s’agit à présent « de donner un nouveau départ à l’Algérie pour parachever le combat libérateur par l’instauration du régime de la citoyenneté ». Si cela suppose un compromis historique, selon le patron du RCD, « il ne s’agit pas de chercher un consensus suspect avec le pouvoir en place sur le dos du peuple ». « Un tel projet n’a pas besoin d’un médiateur. C’est au pouvoir, qui détient l’ensemble des prérogatives, de donner des gages de bonne volonté et non l’inverse », a lancé Mohcine Belabbas en faisant allusion à l’initiative du consensus national proposée par le FFS.


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