L’hécatombe continue sur les routes algériennes. Chaque année, des milliers de personnes décèdent dans les accidents de circulation. Plusieurs causes sont à l’origine de ces drames routiers. Nous allons nous intéresser à la formation dans les auto-écoles.
Comment se fait une formation dans une auto-école ?
Les candidats au permis de conduire doivent suivre une formation de près de 60 heures. Le propriétaire d’une auto-école à Draria, à Alger, nous explique comment doit se dérouler celle-ci. « Les candidats doivent avoir 25 cours de code, 15 séances de créneau et 15 autres de conduite ». Mais il nous affirme que 80% des auto-écoles ne respectent pas ce volume horaire imposé par le ministère des Transports. « Les auto-écoles ne travaillent plus la qualité mais la quantité. C’est devenu du commerce », a-t-il indiqué. Pour nous assurer de la véracité de ses dires, nous avons contacté une auto-école pour nous renseigner du nombre des cours assurés à son niveau. Le propriétaire nous propose « 14 cours de code, 14 leçons de créneau et 14 de conduite ». Il ajoute que, « si on voit que vous progressez vite, on supprime des séances.»
La durée des séances qui doit être d’une heure est souvent réduite. « La plupart des auto-écoles assurent des cours de 30 minutes maximum », nous dit le moniteur de Draria. Des candidats au permis de conduire nous l’ont confirmé. « Parfois, on part à 3 pour une séance de conduite, ce qui nous fait 20 minutes par candidat », se plaint une jeune étudiante qui a passé son permis récemment.
Les candidats préfèrent les formations courtes
Le propriétaire d’une auto-école à Alger, nous affirme que la faute n’incombe pas uniquement aux auto-écoles qui cherchent le profit mais aussi aux candidats qui cherchent le gain de temps. « Pour une bonne formation, il faut au moins trois mois. Mais les candidats sont plutôt attirés par les auto-écoles qui proposent des permis en un mois et qui n’assurent même pas la moitié des cours. Il est à noter que ces établissements assurent la formation à des prix bas pouvant atteindre jusqu’à 12 000 dinars », a-t-il déploré. « Moi par exemple, je n’ai parfois qu’un dossier par mois parce que ma formation dure au moins 3 mois. Je travaille comme ça depuis les années 1970 et ce n’est pas maintenant que je vais changer », a-t-il affirmé.
La qualité de la formation fait défaut
Pour le moniteur de Draria, la plupart des candidats « ne savent même pas démarrer une voiture à la fin de la formation ». Les gérants des auto-écoles cherchent à liquider les candidats pour faire entrer d’autres. Il explique que ces derniers ne peuvent pas avoir plus de 60 candidats, donc ils liquident ceux déjà inscrits le plus tôt possible pour prendre d’autres dossiers. Pour les candidats, le même constat est fait. « Quand j’ai eu mon permis de conduire, je n’ai pas pu conduire seule », nous affirme Celia. « J’ai remarqué aussi qu’on nous a pas du tout préparé aux dangers de la route. Je pense que c’est important de les intégrer dans la formation ».
