Séismes : le fléau du manque de prévention

séisme prévention

Alors que le séisme du 1er août au large d’Alger a coûté la vie à 6 personnes, c’est bien la culture de prévention des tremblements de terre qui semble avoir échoué. Car c’est la panique qui a tué hier et non le séisme lui-même. Deux personnes sont mortes suite à des arrêts cardiaques et quatre autres ont sauté de la fenêtre de leur immeuble, dont un gendarme. Parmi ces victimes, deux résidents à Boumerdès, lieu du séisme de mai 2003.

Le Japon, qui connait l’une des sismicités les plus importantes au monde, a développé un programme de prévention, aujourd’hui entièrement intégré dans les mœurs nippones. Le séisme de 1995 qui a secoué l’archipel avait coûté la vie à 6 000 personnes dans la région de Kobé. Aujourd’hui, le Japon dispose d’un système d’alerte et de prévention au séisme des plus imposants. À la date commémorative du séisme de 1995, un exercice annuel et national est pratiqué par tous les Japonais, le Premier ministre compris. Les Japonais sont entraînés dès l’enfance et tous savent qu’il faut couper le gaz juste après le séisme. Les enfants disposent tous d’un casque dans le casier de leur table de classe. Des camions sillonnent régulièrement les rues du Japon pour sensibiliser aux effets du tremblement de terre.

En Algérie, hormis une rencontre avec la ligue arabe qui s’inscrivait dans le cadre de la création du centre arabe de prévention contre les séismes et autres catastrophes naturelle, la prévention laisse à désirer. Il a été question d’introduire les Technologies de l’Information et de la communication (TIC) pour la prévention des catastrophes naturelles et la gestion des risques majeurs, comme le relève Nouali Taboudjemat Nadia, maître de recherche, dans la revue CERIST. Mais à ce jour, rien n’a été fait.

L’idée a pourtant fait ses preuves à l’étranger et permet de réduire l’ampleur des catastrophes tout en fournissant rapidement une assistance aux populations touchées. Cela « facilite les flux rapides d’information, de capitaux, d’idées, des personnes et des produits. Avec les TIC, en particulier l’informatique, Internet et les communications sans fil et mobiles, les contraintes sur le lieu et le temps d’interaction ont été considérablement assouplies », écrit le maître de recherche. La méthode est déjà en place au Japon puisqu’ils sont prévenus par téléphone portable de la survenue d’une catastrophe naturelle. Ce qui permet, par ailleurs, l’arrêt automatique des centrales nucléaires et des trains à grande vitesse.

Hier à Alger, il a fallu attendre plus d’une heure pour le rétablissement des lignes téléphoniques fixes et portables.


Pour commenter nos articles, rendez-vous sur notre page Facebook,
en cliquant ici