Un rapport américain épingle l’Algérie sur le sort des chrétiens

chrétiens

L’Algérie traite mal sa population chrétienne, selon le bilan du département d’État américain dans son rapport annuel, International Religious Freedom Report 2013. Cet équivalent du ministère des Affaires étrangères a réalisé une étude sur les conflits religieux dans le monde et les déplacements de populations. Résultat : l’Algérie s’en tire plutôt bien sur ce plan-là puisque le rapport ne signale pas de déplacements de population. Mais au niveau des droits religieux des non-musulmans, c’est une autre affaire.

Le rapport rappelle d’abord qu’en Algérie, « l’Islam est religion d’État », et qu’il « interdit aux institutions d’avoir un comportement incompatible avec les principes islamiques ». Par ailleurs, « le prosélytisme par des non-musulmans représente un crime puni au maximum d’un million de dinars d’amende et de cinq ans d’emprisonnement. Bien que le gouvernement n’applique pas souvent la loi. »

Toutes les religions sont concernées, mais l’accent est mis sur le traitement des Chrétiens, la religion la plus représentée après l’Islam. « Selon les leaders religieux algériens », ils seraient entre 20 000 et 100 000 pratiquants. « La société tolère les gens qui pratiquent une religion autre que l’Islam. Mais des Algériens juifs et musulmans convertis au christianisme ont dû faire profil bas en raison de craintes sur leur sécurité et de potentiels légaux et sociaux. De violents extrémistes continuent à se référer à des interprétations des textes religieux pour justifier le meurtre de policiers et de civils
», explique le département d’État.

Les nombreuses demandes infructueuses de reconnaissance des organisations chrétiennes sont également notées. « Plusieurs groupes chrétiens essayant de s’enregistrer comme organisation n’ont pas reçu les autorisations officielles. (…) Généralement, ils obtiennent un silence plutôt qu’un refus. » Du coup, de nombreux chrétiens se rassemblent dans des lieux « non officiels », tels que « des maisons, ou des commerces de membres du groupe ».

Enfin, le rapport ajoute que de nombreux chrétiens ont dû faire face à des délais de trois mois lorsqu’ils ont demandé l’autorisation de donner un nom biblique à leur enfant. Des délais similaires ont été rencontrés également lorsqu’il s’agissait de donner des prénoms « étrangers » aux enfants.

Par ailleurs, le texte rappelle qu’un homme politique non musulman ne peut pas se présenter à l’élection présidentielle. Et s’agissant de la politique, « il y a eu des rapports affirmant que les non-musulmans n’ont pas été promus à des postes à responsabilités. Résultat, de nombreux non-musulmans cachent leurs préférences religieuses ».


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