Un nouveau code des investissements, pourquoi faire ?

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Abdeslam Bouchouareb, ministre de l’Industrie, s’apprête à présenter au gouvernement un nouveau code des investissements. Disons-le tout net : personne n’attend de miracles d’un document visiblement rédigé à la hâte par un ministre qui n’a pris ni le temps de consulter les acteurs concernés, ni celui de voyager pour profiter des expériences réussies des autres pays.

Le nouveau document sera semblable aux précédents : quelques mesures dont l’unique objectif est de maintenir une balance des paiements équilibrée, en veillant à ne pas pénaliser les entreprises algériennes, publiques et privées, qui profitent de la rente. D’ailleurs, l’annonce de ce nouveau projet ne suscite aucun intérêt ni parmi les investisseurs étrangers, ni au sein des opérateurs économiques algériens.

En fait, en confiant le nouveau code des investissements au seul ministre de l’Industrie, le gouvernement s’est interdit de s’attaquer sérieusement au problème. Ce dernier dépasse les seules attributions et compétences de ce ministère. M. Bouchouareb semble ignorer -ou fait mine d’ignorer- que le problème ne réside pas dans les textes. Le code des investissements algérien est loin d’être le plus mauvais de la région, malgré que la règle 51/49, souvent critiquée par les étrangers, est considérée comme l’une des plus attractives. Sauf que les investisseurs étrangers ne se bousculent pas pour lancer des projets et les opérateurs nationaux multiplient les critiques. Pourquoi ? Deux institutions sont au cœur de ces blocages. La première est sans conteste la Banque d’Algérie. L’institution monétaire, au lieu de s’occuper de choses sérieuses comme la lutte contre l’inflation, la valeur du dinar et les fuites de capitaux, est devenue une véritable machine à bloquer les investisseurs nationaux et étrangers. Des milliers de procès et de procédures sont engagés annuellement contre les opérateurs économiques, souvent pour des futilités. Ces interventions dans le monde de l’entreprise ont fait des dégâts considérables et ont porté un coup dur à l’attractivité de l’économie.

L’autre frein à l’investissement est l’administration, avec ses multiples composantes : les douanes, les impôts, les directions du commerce… Entre incompétence et passe-droits, ces services de l’administration transforment souvent l’acte d’investir en un véritable parcours du combattant. Même les projets d’investissements validés et soutenus par le pouvoir subissent parfois les blocages de l’administration.

Aujourd’hui, au lieu de confectionner un nouveau code des investissements qui va s’avérer rapidement inutile, le gouvernement ferait mieux de lancer des réformes sérieuses qui vont toucher la Banque d’Algérie et l’administration ; deux institutions qui découragent l’investissement et encouragent l’informel et les pratiques de prédation. C’est à ce niveau que se situe le problème. Il n’est pas dans les textes.


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