HISTORIQUE

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Il y a des moments dans la vie d’un peuple où tout s’efface pour laisser place à une communion absolue autour d’un objectif commun. Une idée plus grande, et plus noble que les individus. Le 26 juin 2014 restera dans l’imaginaire des Algériens comme LE  jour du bonheur.

L’Algérie « Vahid » son ticket

Le bonheur c’est peu de choses, et cela procure une joie infinie. Jamais les Fennecs ne sont allés aussi loin dans une Coupe du monde, et cela confère à cet événement une dimension paroxystique, qui a éclaté hier soir dès le coup de sifflet final, en Algérie bien sûr, mais également en France où les Algériens ont fêté ce match nul, comme une victoire. À souligner que c’est la première fois que deux équipes africaines se qualifient pour les 8es de finale d’une Coupe du monde de football. Vahid Halilodzic a rempli son contrat, ses choix, et sa stratégie ont été payants. Il est l’artisan de la liesse de tous les Algériens.

Le souvenir de 1982

Les peuples ont une mémoire collective, celle de l’Algérie s’est figée sur 1982, sur un match RFA/Autriche. Le lendemain de cette mascarade, la presse allemande titrait : « le match de la honte ».

Ce 25 juin 1982 le score est ouvert par l’allemand Horst Hrusbesch, puis pendant 75 minutes les deux équipes ont tout simplement arrêté de jouer.

Victimes impuissantes de cet arrangement, les supporters algériens dans les tribunes brandissaient des billets de banque : impuissance, et dérision étaient réunies dans ce geste de colère.  Vingt ans après ce sinistre match, appelé « Die schande von Gijon » (la honte de Gijon), l’un des joueurs confesse qu’il reste très énervé par la réaction du public allemand, qui n’a pas, mais alors pas du tout apprécié l’attitude de la Mannschaft, même vice-championne du monde elle n’a pas reçu l’accueil escompté.  Il est des victoires qui ne grandissent leurs acteurs. Finalement l’Algérie sera sortie avec honneur, et reconnaissance. C’est ce que l’histoire retient, et c’est ce qui se transmet depuis 32 ans en Algérie.

Le choc

Le 30 juin les deux pays se retrouvent pour les 8es de finale. Ce sera un choc sportif, face à l’un des favoris du tournoi. Et choc psychologique, les joueurs de l’équipe algérienne sont nés après 1982. Pourtant aucun d’entre eux ne peut ignorer cet épisode, même Vahid Halilodzic y est allé de sa petite phrase : « on n’a pas oublié, on parle tout le temps de ce match ». Le ON est une identification à l’Algérie, et une façon de rappeler qu’il ne supporte pas l’injustice.

Lui le Bosniaque, dont le pays a été meurtri par la guerre qui disloqua la Yougoslavie, comprend mieux que d’autres ce que rage et colère peuvent apporter de positif dans le football. La question est de savoir si elle sera utilisée à bon escient.


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