Le Comité central du FLN se réunit, mardi 24 juin, en session ordinaire à Alger. Cette réunion est décisive et déterminante pour l’avenir du parti. Pour une raison simple : c’est une étape importante avant le congrès du parti qui aura lieu en 2015.
Le congrès devrait donner naissance à une nouvelle direction du parti. Dans les faits, il sera question d’un nouveau Comité central qui élira un nouveau secrétaire général de cette formation. Ce dernier désignera un nouveau bureau politique (BP).
Véritable organe exécutif du parti, le bureau politique aura pour tâche de se mobiliser en vue du renouvellement des structures de base, en l’occurrence les kasmates et les mouhafadates. La confection des listes électorales pour les législatives et les locales de 2017 sera également l’apanage de la nouvelle direction qui sera issue du congrès. En définitif, celui qui contrôlera la commission de préparation du congrès détiendra les véritables leviers du FLN pour les cinq prochaines années.
C’est pour cette raison que l’actuel secrétaire général du parti, Amar Saâdani, est sous les feux de ses adversaires, notamment son prédécesseur, Abdelaziz Belkhadem. Ce dernier « n’est pas intéressé par le poste de ministre d’État, représentant personnel du président de la République. Ce qui l’intéresse c’est d’être président de la République », explique une source proche de ses soutiens, précisant qu’il souhaite s’appuyer sur le FLN « en sa qualité de formation la plus mobilisatrice de la scène politique ».
C’est dans cette optique qu’il a actionné Abderrahmane Belayate « en lui promettant un retour d’ascenseur », accuse un de ses opposants. Mais les projets de Belkhadem sont d’ores et déjà contrariés par Saâdani. Comment ? En décidant de présider lui-même la commission de préparation du congrès qu’il installera.
La question qui se pose à la veille de la tenue de la rencontre du CC est de savoir si le tout FLN suivra son secrétaire général. « La majorité des membres du CC sont derrière Saâdani », affirment plusieurs membres de cette instance rencontrés à l’Aurassi, où doit se tenir la réunion de mardi.
Cependant, Saâdani devra anticiper les problèmes du parti pour réduire les oppositions. Un exemple : la question de la place de la femme au sein du FLN est encore posée par les militantes. Meriem Benkhelifa, membre du CC et vice-présidente de l’APW de Ghardaia, estime que « la femme n’a pas encore la place qui lui revient de droit au FLN ».
Par ailleurs, Saâdani qui ambitionne d’organiser un congrès « rassembleur » devra fédérer l’ensemble des opinions qui s’expriment au sein du FLN. C’est loin d’être gagné.
