Démission de Rebrab du FCE : grand malaise chez les patrons

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Ali Haddad refuse d’affronter Issad Rebrab. « Je suis en réunion ! Je ne peux pas vous répondre. Le sujet est important pour vous ou pour moi ? », a répondu ce jeudi le patron du groupe de BTP ETRHB Haddad. Dans un entretien accordé à TSA, M. Rebrab a accusé M. Haddad, sans le nommer, d’être à l’origine du blocage de ses investissements. « J’ai cherché à comprendre les raisons du blocage. J’ai fait mon enquête. Et il était vraiment triste de découvrir que certains confrères (entrepreneurs, NDLR) intoxiquent certains décideurs en leur rapportant des propos déformés », a affirmé Rebrab. Les accusations du président de Cevital et sa démission du FCE ont provoqué un grand malaise chez les patrons.

Le patron de NCA Rouiba Slim Othmani avait démissionné, en mars, en signe de protestation contre l’implication du FCE dans la politique après le soutien qu’il avait apporté au quatrième mandat de Bouteflika.

« Les déclarations de M. Rebrab ont brisé l’omerta ! Certains chefs d’entreprises veulent dicter leurs lois au monde de l’entreprise et au monde de la politique du pays. Ils sont clairement identifiés par les citoyens », indique d’emblée Slim Othmani à TSA, en soulignant que des forces occultes essaient d’influencer la politique et la direction économique du pays. « Et cela non pas dans l’intérêt des Algériens mais pour leurs intérêts personnels.  Et ils sont prêts à beaucoup de violence, il faut que les gens le sachent ! », ajoute-t-il, en estimant qu’il est contre-productif de citer des noms.

Pour lui, des chefs d’entreprises continuent à travailler dans la transparence pour « porter l’Algérie à un autre niveau ». « Le plus important aujourd’hui est l’emploi, l’avenir du pays. Et cet avenir se fait avec tous les Algériens en bonne intelligence et entente. Nous vivons un moment important et nous ne pouvons pas laisser (l’avenir) entre les mains de gens vraiment inconscients dans les pratiques », souligne-t-il. Mais « aujourd’hui, on ne veut pas des gens propres mais des gens qu’on peut tenir. Et c’est clair qu’on ne peut pas s’asseoir autour de la même table avec ces gens-là. Nous ne jouons pas dans la même catégorie. Rebrab a raison », regrette le patron de NCA Rouiba.

M. Othmani assure qu’à la veille de l’élection présidentielle une liste a été établie et sur laquelle figuraient des noms d’individus à qui « on doit régler leurs comptes après l’élection ». « Ils m’ont inscrit sur une liste pour me faire du mal », dénonce-t-il.

Slim Othmani estime également que l’Algérie « commence à ressembler à un régime à la Ben Ali alors que le président n’est pas du tout dans cette logique ». « On n’a pas un président dictateur aujourd’hui, mais autour de lui des gens se comportent comme s’il était dictateur. Et des chefs d’entreprises se substituent à lui ! », affirme-t-il.

Le président du FCE Réda Hamiani n’est pas joignable pour obtenir sa réaction.

 


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