Révision de la constitution : l’opposition désarmée face à la détermination du pouvoir

L’opposition en Algérie reflète, ces derniers mois, l’image d’une force politique unie, déterminée, mais en réalité, elle est désarmée face à la détermination du pouvoir. Le quatrième mandat de Bouteflika a poussé, certes, des personnalités nationales à rompre le silence. Mouloud Hamrouche, Liamine Zeroual, Ali Benflis, ont, chacun à sa manière, décidé d’affronter le pouvoir en place, suscitant de l’espoir chez les uns, et des interrogations chez d’autres. Mais dans cette bataille politique, le pouvoir semble avancer à pas sûrs sans se soucier de ses adversaires.

Le 18 avril, le président Bouteflika, malade, est réélu avec 81% des suffrages exprimés, selon les chiffres officiels. Près d’un mois après cette réélection, le Président rend public le projet portant révision de la Constitution. Un projet conçu pour et par le Président. L’opposition évoque un non-événement et décide, dans sa majorité, de boycotter les discussions chapeautées par Ahmed Ouyahia. Mais ces discussions auront bel et bien lieu, et le projet en question passera bel et bien à la rentrée sociale.

Face à la détermination du pouvoir, l’opposition, même unie, apparait désarmée, sans munitions, pour se faire entendre. La transition qu’elle revendique n’est pas dans l’agenda du pouvoir. Les menaces et les initiatives qui ont accompagné les élections présidentielles n’ont quasiment servi à rien.

Ali Benflis avait menacé de ne « pas se taire » en cas de fraude. Des menaces qui ont aidé plus ses adversaires que le candidat lui-même, puisque le président-candidat s’en est servi pour l’accuser de terrorisme devant un diplomate étranger.

Au lendemain des élections présidentielles, l’ancien chef du gouvernement a annoncé la création d’un parti politique et la publication d’un livre blanc pour dénoncer la fraude électorale. Deux actions, non encore concrétisées qui, a priori, n’auront aucun effet sur le pouvoir, du moins pas dans l’immédiat.

Hamrouche dont les sorties médiatiques sont soigneusement suivies et décryptées a reçu, selon nos informations, une copie portant révision de la Constitution. L’homme est officiellement convié par Ouyahia aux discussions qui seront lancées en juin. Va-t-il y participer ? Peu probable, selon nos sources. « Le projet de la présidence est bon pour être jeté dans la poubelle », a confié à TSA une source proche de l’entourage de Hamrouche, qui précise que cette position « n’engage que sa personne ». Selon la même source, Hamrouche aura l’occasion de s’exprimer sur la situation politique dans le pays, y compris sur la question relative à la révision de la Constitution.

Quant à Zeroual, son recul était attendu. L’ancien président de la République n’a ni la volonté ni l’ambition de jouer un quelconque rôle politique.

 


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