Révision de la Constitution : l’opposition tourne le dos au projet du pouvoir

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Les partis politiques et les personnalités nationales devraient recevoir, dans le courant de cette semaine, les propositions  d’amendement de la Constitution élaborées par la commission d’experts installée en 2013 par Abdelaziz Bouteflika.

Le président Bouteflika veut une « constitution consensuelle ». Mais, il risque de ne pas atteindre cet objectif. L’opposition, organisée autour de plusieurs pôles, tourne le dos au projet  présidentiel. Ce samedi 10 mai, le mouvement Ennahda a dénoncé la démarche du  président. La prochaine constitution « sera celle du pouvoir » estime Mohamed Douibi, secrétaire général du parti. M. Douibi a rappelé  devant les cadres de son parti les préalables pour prendre part  aux discussions autour du projet portant révision de la constitution.

Même  ton chez le parti Al Adala. Lakhdar Benkhelaf, cadre au sein de cette formation  revient sur la désignation d’Ahmed Ouyahia  pour diriger  les discussions. « Une raison suffisante » selon lui « pour ne pas participer à ce dialogue ». L’ancien chef du gouvernement est connu pour être une personnalité politique impopulaire. Lui confier cette responsabilité suppose que la démarche du pouvoir « n’est pas sérieuse », souligne-t-il.  Lakhdar Benkhelaf exprime en réalité une position de la Coordination pour la transition démocratique composée de cinq  partis (MSP, RCD, El ADLA, Djil El  Djadid, Enahda) et d’Ahmed Benbitour.

Pour mener ce « dialogue », le pouvoir peut compter sur ses partis,  le FLN, le RND, TAJ,  le MPA ainsi que le PT. Le FFS n’a pas  encore annoncé  sa décision. Dans ce contexte, peut-on parler d’une Constitution consensuelle, lorsque les principales  formations de l’opposition boycottent les discussions ? Ce qui nous amène à une  autre question : le  pouvoir a-t-il  réellement  l’intention  d’aller vers une constitution consensuelle ?

Pour certains observateurs, le pouvoir  veut plutôt un consensus ou même  un semblant de  consensus sur son propre projet. Une démarche catégoriquement rejetée par les partis de l’opposition, de plus en plus méfiants vis-à-vis du pouvoir. « Le pouvoir a désigné son  homme  pour diriger les consultations. Il propose  même la plate-forme sur laquelle devraient tourner les discussions. Que reste-t-il pour l’opposition ? »,  se demande Lakhdar Benkhelaf.

Paradoxalement, ce refus de l’opposition ne semble en aucune  manière  gêner le pouvoir, qui peut compter sur ses alliés de toujours et les nouveaux soutiens tels que le  PT et certains partis sans aucune représentativité sur le terrain. Selon nos informations,  les partis  et personnalités politiques recevront le brouillon de la Commission des experts  à partir de ce mardi 13 mai.

 


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