Madjid Bougherra interviewé par la FIFA : « Nous avons acquis une belle expérience qui nous sera utile au Brésil »

bougherra

Madjid Bougherra a été longuement interrogé, aujourd’hui, par le site Internet de la FIFA. Nous vous proposons de retrouver son interview en intégralité.

Madjid Bougherra, après un beau parcours en France, en Angleterre et en Écosse, vous êtes parti au Qatar. Pourquoi avoir choisi Lekhwiya ?

Sincèrement, ce qui m’a poussé à signer avec Lekhwiya, c’est le grand projet des dirigeants, qui veulent construire un grand club au Qatar et en Asie. Durant les trois années que j’ai passées ici, nous avons remporté deux championnats et une Coupe du Prince héritier. Nous sommes devenus l’un des clubs les plus respectés du Qatar et avons fait parler de nous au niveau continental.

Vous avez joué la Ligue des champions de l’UEFA. Comment jugez-vous l’écart de niveau avec la Ligue des champions de l’AFC ? Que manque-t-il à l’Asie pour se rapprocher de l’Europe ?
On ne peut pas comparer ces deux compétitions. En Europe, le niveau est exceptionnel. Nous ne sommes pas loin des plus grandes compétitions internationales : on trouve des joueurs exceptionnels et les stades sont pleins. En Asie, l’audience et le style de jeu sont différents. On peut dire que le niveau augmente à partir des quarts de finale.  

Vous avez remporté le championnat écossais à trois reprises avec les Rangers. Suivez-vous encore cette équipe ?

Oui, je sais qu’ils viennent de monter en deuxième division écossaise. Le club a toujours de nombreux supporters et 50 000 personnes environ assistent à chaque match. Je ne doute pas un seul instant que l’équipe retrouvera l’élite.

Parlons un peu de l’Algérie. Que pensez-vous de ses performances ces quatre dernières années ?

La Fédération fait beaucoup et, franchement, les choses se sont améliorées depuis six ou sept ans. Les joueurs sont choyés et un centre d’entraînement a été construit spécialement pour l’Équipe nationale. De plus, nous disposons de nombreux professionnels évoluant en Europe, sans oublier que Vahid Halilhodžić a fait du bon boulot. Aux jeunes joueurs de la nouvelle génération de continuer sur cette lancée durant les quatre prochaines années.

Vous avez brillé en Afrique du Sud, notamment contre l’Angleterre. Quels sont vos souvenirs de la compétition et de ce match ?

C’était un match fantastique à guichets fermés. J’étais heureux de jouer contre les Anglais. La météo était favorable et nous avons réalisé un bon match, face à une grande équipe. Personne n’imaginait un tel résultat. Tout le monde nous voyait perdants. Nous avons montré le vrai visage du football algérien dans cette rencontre. Je regrette simplement que nous n’ayons pas obtenu de meilleurs résultats dans le tournoi. La peur nous a freinés, mais nous avons acquis une belle expérience, qui nous sera utile au Brésil.

À propos du Brésil, l’Algérie va disputer sa deuxième Coupe du Monde de suite dans un mois. Quelles sont vos chances dans le Groupe H ?

Notre objectif est de franchir le premier tour pour la première fois de notre histoire. Le peuple attend de nous que nous démontrions les progrès du football algérien et que nous soyons fair-play. Certains joueurs vont disputer leur première grande compétition. C’est aux anciens de leur dire de se donner à fond et de prendre du plaisir.

Le public vous surnomme le Magicien. Depuis quand et pour quelle raison ?

Lorsque je jouais à Crewe Alexandra, le club n’avait pas remporté la moindre victoire depuis 17 matchs et, dès ma première sortie, nous avons gagné. Les résultats positifs se sont enchaînés par la suite, c’est ce qui a poussé les supporters du club à m’appeler « le magicien ».

Vous avez été nommé ambassadeur de bonne volonté de l’Unicef en Algérie. Que représente cette responsabilité à vos yeux ?

C’est très important pour moi, car c’est l’occasion d’aider les enfants et de faire passer un message autour de la responsabilité sociale du football. Lorsque vous êtes joueur de haut niveau, vous devez donner l’exemple. J’ai assisté à plusieurs événements organisés par l’Unicef en Algérie et j’en suis très heureux. J’ai également créé la fondation Bougherra pour aider les jeunes et les familles dans le besoin.

Quel rôle social peut jouer le football, en particulier loin des terrains ?

Je me suis engagé, car je considère que le football peut faire beaucoup pour la société. Un joueur doit utiliser son image pour des actions positives, car le football est un beau sport, pratiqué par des millions de personnes dans le monde. Personnellement, j’ai le plus grand respect pour les joueurs qui aident à développer le football et s’engagent dans la société. Beaucoup d’entre eux sont nés dans des quartiers pauvres et ils se sentent investis d’une mission, ce qui démontre la force du football à notre époque.


Pour commenter nos articles, rendez-vous sur notre page Facebook,
en cliquant ici