Absence d’observateurs de l’Union européenne : les énormités du ministre Lamamra

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Ramtane Lamamra, le ministre des Affaires étrangères est un diplomate qui ne craint pas de trop en faire. Au risque de faire rire ! Hier, jeudi 10 avril, il a dévoilé la liste des observateurs étrangers qui « surveilleront » le scrutin présidentiel de jeudi prochain. Il a ainsi précisé, selon l’agence APS, « en notre qualité de gouvernement algérien sommes très satisfaits de constater que les organisations dans lesquelles l’Algérie est membre, et celles avec lesquelles elle traite, ont répondu favorablement à notre invitation d’assurer une observation à l’élection présidentielle ».

C’est bien entendu oublier délibérément que l’Union européenne relève dans son mémorandum, rendu public le 27 mars dernier, qu’« aucun progrès notable n’a été enregistré dans la mise en œuvre des recommandations de la mission d’observation électorale de l’UE » lors des législatives de 2012. Or, cette fois, aucun observateur européen ne sera présent le 17 avril. « Nous avons reçu très tard l’invitation à observer les élections présidentielles algériennes », a indiqué au quotidien français Le Monde Michael Mann, porte-parole de Catherine Ashton, représentante de l’Union pour les Affaires étrangères. « Conformément à notre méthodologie, nous ne pouvions déployer  avec un préavis aussi court, une mission d’observation électorale à part entière », a-t-il ajouté. Deux experts européens seulement seront dépêchés. Pour une « évaluation technique ». Ainsi, Ramtane Lamamra ne craint pas d’essayer de sortir par le haut d’une situation due à l’impéritie de ses services qui n’ont -délibérément ?- pas saisi l’Union européenne suffisamment tôt.

Pire encore, Ramtane Lamamra ne craint pas de se glorifier en osant affirmer, « cela prouve également que l’expérience de l’Algérie dans le pluralisme et dans l’organisation d’élections, en tant que pays possédant une grande superficie et un nombre d’habitants important, constitue une source d’inspiration dans la codification de bonnes pratiques dans les opérations électorales dans le monde ». L’Algérie source d’inspiration de la transparence de ses scrutins pour le monde entier ? La blague est énorme!

Le ministre des Affaires étrangères a ensuite donné le nombre d’observateurs étrangers présents lors du scrutin et leur origine : 200 de l’Union Africaine, la Ligue arabe enverra environ 130 personnes et l’Organisation de la coopération islamique une trentaine. Autant de représentants d’institutions issues de pays qui comme chacun le sait, sont loin d’être des modèles de démocratie…

Le ministre des Affaires étrangères a annoncé que « des analystes du National Democratic Institute (Un Think Tank lié au parti démocrate américain) et des personnalités indépendantes, essentiellement européennes » seront présents. Sans fournir cependant ni le nombre, ni les noms de ces derniers.

 

 


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