Carburants et électricité : le prix du maintien au pouvoir

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En 2012, le gouvernement marocain a annoncé une série de mesures jugées audacieuses et courageuses. Parmi elles, une hausse des prix des carburants via une réduction des subventions. Aujourd’hui, un plein de carburant au Maroc coûte presque aussi cher qu’en France.

Au Maroc, comme partout dans le monde, augmenter les prix des carburants est une mesure impopulaire. Mais le gouvernement marocain, issu des législatives de 2011, a eu le courage de le faire, car une telle décision était nécessaire pour les équilibres budgétaires du pays. Afin de réduire les déficits, l’exécutif a pris le risque de devenir impopulaire. Un an et demi après cette mesure, les Marocains ont fini par prendre l’habitude d’utiliser leurs véhicules seulement quand c’est nécessaire.

En Algérie, le gouvernement n’ose pas prendre de telles mesures. Hier, à peine la dépêche APS reprenant les propos de Youcef Yousfi sur les prix de l’électricité et des carburants publiée que le ministère de l’Énergie se fendait d’un communiqué démentant que le ministre ait tenu de tels propos.  Des propos pourtant tenus publiquement, en réponse à une question d’un expert.

Cette volte-face du Premier ministre par intérim illustre l’incapacité du pouvoir à prendre des mesures courageuses. En Algérie, les prix du carburant sont scandaleusement bas. Résultat : nos routes sont encombrées et l’air pollué. Sans compter le coût pour le budget de l’État : nos capacités de raffinage étant limitées, nous importons annuellement pour plus de 4,5 milliards de dollars de carburants !

À plusieurs reprises, la Banque d’Algérie a préconisé une hausse des prix des carburants. Mais le pouvoir exécutif refuse de prendre une telle décision, de crainte des conséquences sur la paix sociale. Le pouvoir dépense sans compter dans les transferts sociaux. Il laisse aussi se développer de mauvaises habitudes dans la société comme le gaspillage. La note est de plus en plus salée. Le prix du maintien du pouvoir coûte déjà trop cher à l’Algérie.


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