Le mouvement de la Voix des artistes a organisé, ce jeudi 3 avril, sur la place du 17 octobre 1961, dans le centre-ville de Tizi Ouzou, son deuxième rassemblement contre le 4e mandat pour Bouteflika, a-t-on constaté sur place. Des dizaines de jeunes artistes dont des peintres, des sculpteurs et des musiciens, ont pris part à cette action de protestation qui se voulait aussi action de dénonciation du groupe d’artistes qui a chanté à la gloire de Bouteflika et aussi ceux qui prêchent la réhabilitation du FIS. « Nous ne militons pas en faveur d’un homme, mais pour une cause », ont brandi les manifestants.
Dans une déclaration distribuée à l’occasion de ce nouveau rassemblement qui a duré environ deux heures, la Voix des artistes explique que « le plus étonnant, c’est lorsque des gens instruits, certains intellectuels, certains artistes qui n’étaient pas tout à fait prédestinés aux mensonges et à la contrefaçon, de par leur nature même, se retrouvent complices du processus de détournement d’une Nation toute entière au profit d’un clan et d’un pouvoir condamnés par le temps ».
Dans le même document, les artistes ajoutent que « le fait que des gens appelés à répercuter le génie du peuple algérien à travers la culture et les arts s’ingénient à faire passer le crocodile comme une pilule ne peut que laisser perplexe, l’action étant assimilée à une trahison, non pas du peuple mais de l’esprit qu’ils prétendent animer et des idéaux qu’ils auraient dû être les leurs ».
Tout en dénonçant aussi « le retour des chasseurs de lumières », allusion faite à ceux qui plaident pour la réhabilitation du FIS dissous, le mouvement ‘la Voix des artistes’ explique qu’il continuera toujours à agir pacifiquement contre le régime qui a spolié le peuple, détourné l’histoire, volé la révolution de Novembre et dénaturé la Nation et qu’il œuvrera aussi à libérer le souffle, la parole, la vision et l’art. « Nous savons que c’est le combat du pot de terre contre le pot de fer mais nous l’assumons » conclut-il.
