À Ghardaïa, wilaya meurtrie par les affrontements intercommunautaires, Ali Benflis accuse l’État d’avoir failli

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« À Ghardaïa l’État a failli ». Chez les Chaâmbis comme chez les Mozabites, le candidat à la présidentielle, Ali Benflis, a  fait le même constat.  « Le pouvoir n’a ni la volonté, ni la capacité de résoudre la crise dans cette ville, ni partout ailleurs ». a-t-il répété dans les meetings qu’il a tenus ce vendredi 28 mars  à Metlili  et Benoura à Ghardaïa. Et à  partir de cette ville « meurtrie » par les affrontements entre Mozabites et Chaâmbis,  le candidat a appelé à la chute  du système.

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Pour Benflis, « le système a vieilli,  manque de clairvoyance et n’est plus en mesure de produire des solutions ».  Pis, cette incapacité constitue la source même de la crise que vit Ghardaïa et plusieurs autres wilayas du pays. « Non. À Ghardaïa, il n’y a pas de crise ethnique,  il y a une non-prise en charge des préoccupations des citoyens au moment opportun », analyse-t-il.  Et ce n’est surtout pas les dernières visites  ministérielles qui vont régler les problèmes. « Ce n’est pas aussi en accusant la main étrangère » que la paix sera rétablie, met en garde Benflis.  « Les enfants de Ghardaïa sont des nationalistes », lance-t-il à la salle.

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Benflis ne s’arrêtera pas. Il accable davantage le pouvoir qu’il accuse d’abandonner la wilaya. « En Algérie, il y a des villes qui souffrent plus que d’autres. Ghardaïa fait partie de cette dernière catégorie ». « Le droit à la citoyenneté est dénié aux habitants de cette wilaya. Si je suis élu, je viendrai à Ghardaïa et je ne la quitterai pas jusqu’au jour où je trouverai une solution à cette crise », promet-il. À  Ghardaïa, comme partout ailleurs dans le pays, la crise est celle de la « légitimité », a-t-il résumé.

Lors de cette escale, Benflis a été accueilli par les notables de la ville. Si le calme règne dans les deux régions que nous avons visitées, la tension reste perceptible. « Ceux qui ont voulu semer la « fitna » dans la région ont réussi. À Benoura, à titre d’exemple, aucun Arabe ne peut circuler dans les quartiers de Beni M’zab. Tout geste est suspecté. Le doute s’est instauré »,  témoigne  un habitant de cette région.


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