Poursuite de la grève des cheminots : les explications du directeur général de la SNTF

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La grève des agents de la Société nationale de transport ferroviaire s’est poursuivie, ce mercredi 26 mars, pour le troisième jour consécutif. Le trafic ferroviaire dans la banlieue d’Alger est paralysé et la circulation des trains de la capitale vers d’autres régions du pays est perturbée. Le DG de la SNTF Yacine Benjaballah explique les raisons l’empêchant de répondre favorablement à l’une des principales revendications des travailleurs.

La direction de la SNTF compte-t-elle répondre favorablement aux grévistes qui réclament le versement d’un rappel des augmentations de salaires sur 36 mois ?

Nous n’avons pas les capacités pour répondre positivement à la demande relative au rappel de 36 mois de salaires qui coûterait près de trois milliards de dinars, soit presque le chiffre d’affaires annuel de l’entreprise. Nous avons des difficultés financières. Donc il faut maîtriser les charges et augmenter le chiffre d’affaires et cela ne peut être possible qu’à travers le plan de développement. Néanmoins, nous continuons à négocier avec la Fédération des chemins de fer pour régler le problème.

Quel est le manque à gagner de l’entreprise causé par la grève ?

Le manque à gagner est terrible. Prenez juste le chiffre d’affaires annuel de l’activité de transport de voyageurs qui est de l’ordre de deux milliards de dinars et divisez-le par 365 jours. En fait, nous avons un chiffre d’affaires (global) de quatre milliards de dinars et une subvention de l’État pour assurer le service public qui s’élève à 10 milliards de dinars. Les différentes augmentations concédées ont fait monter la masse salariale à 14 milliards de dinars pour plus de 12 000 agents. On lance un appel aux cheminots pour aider leur entreprise à augmenter le chiffre d’affaires et non à la ruiner davantage.

Comment se fait-il que la SNTF n’ait pas les moyens de payer ses salariés ?

La SNTF est en train de souffrir de son outil de production (moyens de transport) qui atteint un niveau très bas. Au cours du premier trimestre de l’année en cours, un plan de développement de l’ordre de 127 milliards de dinars a été engagé pour notamment acquérir de nouveaux moyens de transport pour les voyageurs. Nous avons commandé du matériel dont trente locomotives et un lot de pièces de rechange. Nous continuerons à souffrir durant deux ans avant de conquérir le marché qui est demandeur.

Beaucoup de voyageurs se plaignent du manque de fiabilité et de sécurité dans les trains…

Nous avons des perturbations qui sont dues notamment aux actes de vandalisme dont le vol des câbles. Les cheminots sont obligés de conduire à petite vitesse pour éviter les accidents. Ces retards sont dus également au fait que des voyageurs bloquent parfois les portes pendant plusieurs minutes. Chose qui empêche le démarrage du train. Pour la sécurité, la question a été abordée lors des assises des transports en décembre 2013. Nous avons par la suite organisé une journée d’étude à laquelle nous avions invité la gendarmerie nationale. Trois solutions ont été dégagées : déployer des brigades de gendarmerie dans les gares, constituer des brigades mixtes mobiles (agents de la SNTF-gendarmes) et équiper les agents de mobiles à quatre chiffres pour donner l’alerte rapidement en cas de problème.


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