Il cible Sellal et Saâdani : Belkhadem profite de la campagne pour tenter de se placer

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Il y en a, au moins, un dans l’entourage du candidat Boutelfika qui en profite de son côté pour essayer, durant cette campagne, de tirer les marrons du feu. Abdelaziz Belkhadem ne perd jamais une occasion de laisser de côté la langue de bois et afficher ses ambitions personnelles. La semaine dernière, il expliquait combien le candidat Bouteflika était d’une santé délicate, rompant avec le consensus de ses porte-parole pour qui tout va bien de ce côté-là. Des déclarations qui ont irrité le chef de l’État. À la veille de la campagne électorale, il avait fixé les règles : seul Abdelmalek Sellal, directeur de campagne, est autorisé à parler au nom du Président.

Mais, c’est peu pour arrêter un Belkhadem plus ambitieux que jamais. Hier soir, sur la chaîne de télévision El Bilad TV, l’ancien patron du FLN a continué d’avancer ses pions en critiquant ouvertement les soutiens d’Abdelaziz Bouteflika. Et de raconter d’abord comment ce dernier lui a proposé de reprendre son poste de secrétaire général du FLN après la présidentielle. Peu importe que cela soit vrai ou faux, le candidat Bouteflika n’étant pas en mesure d’être interrogé sur ce point, ce n’est donc pas lui qui démentira ces propos.

Belkhadem, assurément, n’a toujours pas digéré d’avoir été évincé de ce poste, début 2012. Le président Bouteflika et son entourage devaient avoir leurs raisons en ordonnant ce putsch, et d’abord, dans l’idée qu’Abdelaziz Belhkadem n’est pas un homme fiable dans les tempêtes politiques. C’est ainsi que dans son interview à El Bilad TV, il a quasiment raconté que c’était Saïd Bouteflika qui avait fait procéder à l’installation d’Amar Saâdani à la tête du FLN.

Abdelaziz Belkhadem a également révélé l’étroitesse des liens qui l’unissent au DRS et à son patron, le général Toufik, affirmant que ce dernier n’est pas opposé au quatrième mandat du candidat Bouteflika. « Je dis cela connaissant l’homme », a-t-il lâché à propos de Toufik.

Enfin, Abdelaziz Belkhadem a pris bien soin de critiquer avec des mots choisis l’ex-Premier ministre, Abdelmalek Sellal, un homme qui ne possède aucun charisme politique, selon lui !

Saâdani et Sellal, les cibles de Belkhadem, sont à ses yeux les deux maillons faibles de la campagne du « candidat » Bouteflika. Le premier, Saâdani qui, dans l’esprit de Belkhadem, est discrédité pour l’avenir depuis sa sortie dans TSA contre Toufik et Sellal qui, depuis sa blague contre les Chaouis, serait lui aussi hors-jeu.

Belkhadem se glorifie d’avoir été nommé conseiller spécial du Président-candidat et profite de cette position et des micros tendus durant la campagne pour se pousser du col en espérant que les décideurs feront de lui un « candidat de consensus » le jour venu. Dans cette perspective, il prend bien soin de ne pas égratigner Ouyahia, le seul qui trouve grâce à ses yeux. À part lui-même!


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