Entretien avec Abdelmalek Sellal

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La campagne électorale commence demain dimanche. Comment comptez-vous convaincre les Algériens de voter pour un candidat qu’ils ne verront pas et n’entendront pas durant toute la campagne ?

Tout d’abord, je tiens à vous préciser que le candidat Abdelaziz Bouteflika a un bilan qui parle de ses réalisations et de ce qu’il a fait pendant les trois mandats. Ensuite, il faut savoir que les Algériens aiment le candidat et j’ai eu à le constater sur le terrain lors de mes visites à travers les quarante-huit wilayas. L’Algérie profonde est profondément attachée au Moudjahid Bouteflika et elle est reconnaissante pour tout ce qu’il a fait ces quinze dernières années.

Mais le bilan ne peut pas remplacer une présence du candidat sur le terrain…

Comme je l’avais déjà dit pour le candidat Bouteflika, son bilan, ses réalisations, et son parcours lui feront la campagne. Je pense, et c’est ma profonde conviction, que le peuple algérien qui l’aime portera sa campagne, parce que Abdelaziz Boutelfika est le candidat du peuple au service du peuple. Au cours de la campagne, vous constaterez de visu l’engagement des citoyens aux côtés du candidat qui a su comprendre et répondre à leurs attentes et leurs espérances. Par ailleurs, l’Algérie a besoin d’un président compétent, sage et clairvoyant pour guider son gouvernement et les institutions du pays.

Est-ce que le président animera un meeting populaire ?

Je n’ai jamais entendu parler du fait qu’il animera un meeting. Il nous a chargés et il m’a chargé personnellement de présenter tout son programme aux Algériennes et aux Algériens et de le défendre devant eux. Il fera peut-être une déclaration. Cela est possible.

M. Belkhadem a reconnu que le Président avait besoin de rééducation. Quelle est la réalité de l’état de santé du Président ?

J’ai déclaré à maintes reprises que la santé de monsieur Abdelaziz Bouteflika s’améliore de jour en jour. Ce qui est absolument certain c’est qu’il se porte bien et il suit quotidiennement d’une manière continue et dans les détails les affaires de l’État et les préparatifs de la campagne électorale que j’ai l’insigne honneur de diriger.

Est-ce que vous vous rencontrez régulièrement avec le candidat Bouteflika pour la campagne ?

Même avant la campagne, on s’appelait souvent au téléphone pour discuter de toutes les grandes questions et les plus importantes d’entre elles ont nécessité des prises de décision. C’est le Président qui me donne des orientations et parfois des instructions précises. Concernant la campagne électorale, nous avons bien sûr travaillé ensemble pour voir comment la mener et comment l’organiser. Ce n’est pas moi qui ai décidé de créer un comité (direction de campagne) avec notamment M. Bensaleh. C’est bien en coordination avec le candidat que cela a été fait. Nous sommes chargés de porter le candidat et son programme et le minimum est de recevoir de sa part l’onction nécessaire pour y aller. J’ai travaillé exactement comme je l’ai fait auparavant en 2004 et en 2009 quand j’étais son directeur de campagne.

 

 Vous parlez souvent de stabilité. Mais le pays n’avance pas, malgré les richesses et le potentiel. Cette stabilité ne s’est-elle pas transformée en immobilisme ?

Je ne partage pas votre analyse car comme je viens de vous le dire, le bilan des trois mandats, et de l’avis même de nos partenaires étrangers et des institutions internationales connues et reconnues, est satisfaisant. C’est déjà une preuve que le pays avance. Depuis 1999, l’Algérie connait d’importants changements et transformations sur tous les plans. L’Algérie est devenue un chantier ouvert depuis le rétablissement de la paix et de la sécurité. Cette cadence se poursuivra pour consolider et capitaliser les acquis.

Les Algériens restent profondément attachés à la stabilité. C’est pour préserver cette stabilité chèrement acquise que les Algériens ont multiplié les appels au moudjahid Bouteflika pour se représenter et postuler à la magistrature suprême. Les Algériens connaissent le prix de la stabilité et de la paix. Personne ne veut, ni ne cherche à faire revivre au pays les années de l’anarchie, du sang, des larmes et de la tristesse.

Grâce à la compétence, la clairvoyance et la sagesse d’Abdelaziz Bouteflika, le pays sort définitivement de la crise et s’installe sur la voie du développement et de la prospérité.

Maintenant, il est évident qu’on ne peut pas dire que tout a été fait. Il y a des insuffisances, nous nous attellerons à corriger les imperfections au fur et à mesure que nous avançons dans la construction de l’Algérie nouvelle. C’est ça notre objectif, et c’est pour cela que nous nous mobiliserons. Nous devons nous atteler à construire le bonheur des Algériens, c’est là l’un des défis du programme de campagne du candidat Bouteflika.

Vous liez le quatrième mandat à la stabilité et l’opposition estime que ce mandat ouvre la porte à l’instabilité…

Depuis que le Président est tombé malade, toutes les institutions du pays ont fait leur travail dont l’Assemblée et le Sénat. Le Premier ministre a fait marcher les affaires de l’État et sillonner le pays sans difficulté aucune. Sur le plan économique, on a amélioré beaucoup de choses.

Il nous faut impérativement conforter ces institutions pour que chacune joue son rôle. Et pour qu’il n’y ait pas d’empiétement d’une institution sur une autre. Aujourd’hui, nous sommes arrivés à ce stade. Il est difficile de rentrer dans une instabilité.

Pourquoi je parle de stabilité ? Sur le plan économique, sachez et comprenez une bonne fois pour toutes que si les étrangers sentent qu’il y a une instabilité, on ne pourra plus parler de croissance économique. Personne ne viendra investir ici et personne ne prendra le risque de conclure des partenariats avec nous. Nous avons pu évoluer, ces dernières années, parce qu’il y a eu une stabilité politique et économique. Et que nous n’avons pas été touchés par la vague dont je ne sais pas comment on l’appelle (printemps arabe, ndlr). Aujourd’hui, des investisseurs et des partenaires étrangers ont confiance. Il faut absolument continuer sur cette voie.

Je ne dis pas que c’est Bouteflika l’homme providentiel. Mais l’homme a fait de bonnes choses et a donné toute sa vie à l’Algérie et son peuple. Il a fait avancer le pays. Laissez-le terminer son œuvre et on ne peut qu’aller vers le bon.

Mais certains disent que le gouvernement a échoué et que le bilan du Président, hors peut-être le retour de la paix, est mauvais…

Le bilan du gouvernement est plus que positif. Ce n’est pas une parole en l’air, ce sont les chiffres qui le disent. Le bilan des réalisations par secteur est chiffré et publié, tout le monde peut le consulter et le constater sur le terrain. Ce qui a été réalisé en quinze ans est impressionnant en matière d’infrastructures de base. Dans la lutte contre le chômage, l’Algérie a un taux à un chiffre, ce qui est un exploit exceptionnel puisqu’il a été ramené de près de 30%, à moins de 10%. Je ne peux pas citer toutes les réalisations et les acquis tellement la liste est longue. Je laisse le soin aux Algériens de l’apprécier et de juger. N’oubliez pas que notre bilan économique, financier et humain est favorablement commenté par les organismes internationaux, notamment le FMI.

Le Président promet une croissance de 7%. Comment croire que ce chiffre sera atteint alors que le pays depuis 10 ans peine à dépasser les 3% ?

On a toujours parlé de 7% de croissance du PIB, hors hydrocarbures et cela a été, de mon point de vue et de celui de nos partenaires, largement atteint. Par ailleurs, l’Algérie a réussi à rétablir et stabiliser les grands équilibres macro-économiques et le pays s’est désendetté. C’est un acquis indéniable, important et nécessaire dans la stratégie économique du pays.

Aussi, il faut dire que l’essentiel de l’effort national des dernières années était la mise en place et le renforcement des infrastructures de base. La réalisation de ces objectifs essentiels ouvre la perspective d’un renouveau économique axé sur une politique industrielle audacieuse capable de tirer vers le haut la croissance hors hydrocarbures. Je crois que l’ambition d’arriver à une meilleure croissance est un objectif raisonnable et possible. Un objectif réalisable grâce au développement de l’agriculture, la relance de l’industrie et l’apport du secteur des services. Les résultats commencent à apparaitre depuis une année et les crédits à l’économie privée et publique se sont accrus à 5 154 MDA fin 2013 alors qu’ils étaient de 993 MDA en 2000.

Votre blague sur les Chaouis a suscité une grande polémique et plusieurs manifestations à l’est du pays…

Je l’ai déjà dit à mes frères chaouis, et je me considère comme étant un parmi eux, que je n’ai jamais cherché à les blesser ni à les insulter. La boutade était destinée à un membre de la direction de campagne avec lequel j’ai l’habitude de plaisanter et blaguer. Celui qui était visé, c’était juste mon ami que je taquine constamment en privé, comme il le fait avec moi.

J’ai eu à les fréquenter et à travailler avec beaucoup de personnes de la région. Je garde une bonne impression et j’entretiens de très bons rapports, faits de respect, d’estime et de reconnaissance. S’il y a bien des personnes qui me connaissent et connaissent mon caractère, c’est bien les Chaouis avec lesquels j’aime plaisanter parce que je suis à l’aise avec eux et je partage avec eux beaucoup de sympathie et d’amitié, mais surtout de patriotisme et l’engagement pour bâtir une Algérie forte et prospère. J’ai toujours été leur avocat et je les défendrai plus que quiconque étant des leurs et pour avoir eu à connaître leurs qualités : patriotisme, courage, respect, hospitalité, humanisme et sympathie.

J’ai exprimé mes sincères excuses à ceux et celles qui se sont sentis touchés par mes propos. Je respecte tous les Algériens et je travaille pour tous les Algériens. Je suis sincère et je ne nourris aucune haine ni jalousie envers quiconque.

Vous prévoyez de sillonner l’Algérie dans le cadre de la campagne électorale. Batna sera-t-elle une des étapes ?

Comme je viens de vous le dire, les Chaouis sont mes frères et comme je me considère comme étant un parmi eux, j’irai partager avec eux l’engagement des habitants de cette wilaya chère aux côtés du moudjahid Abdelaziz Bouteflika. Il faut dire qu’à Batna, je me sens chez moi et heureux d’être parmi les valeureux habitants de cette région, je sais qu’ils me considèrent comme un de leurs fils.

Avez-vous des appréhensions par rapport à ce meeting à Batna ?

 

Je n’ai pas d’appréhensions ! Je me sens partout chez moi en Algérie et j’ai toujours été l’un des défenseurs forcenés des gens des Aurès. Ces derniers me connaissent et ils le savent. En fait, on a été piégé dans le cadre d’une petite blague et c’est la première fois dans l’histoire de ce pays qu’un responsable de mon niveau demande des excuses. Je crois que c’est un geste qu’il fallait méditer. C’était important ! C’était uniquement par reconnaissance et par humilité vis-à-vis des habitants de cette région et des autres régions. J’ai l’habitude de discuter ainsi avec mes amis et je considère les gens de cette région comme des amis et je me considère comme leur défenseur. La conjoncture a voulu que ce soit manipulé.

Vous pensez donc que cette affaire de blague a été manipulée ?

Bien sûr, il y a eu une marche qui n’était pas importante et ceux qui étaient à l’intérieur, ce sont des gens qui avaient des photos de (Ali) Benflis et qui scandaient « non au quatrième mandat ». Ce qui n’avait rien à voir (avec cette histoire). Mais c’est vrai que la blague a touché certaines sensibilités, je ne pensais pas que ça allait vers là.  À l’avenir, je ferai moins de blagues !

Dans son programme électoral, le président candidat s’engage à réviser la Constitution une fois élu. Comptez-vous expliquer aux Algériens durant la campagne électorale les objectifs et les volets de ce changement ?

Dans son discours à la Nation, le 15 avril 2011, monsieur Abdelaziz Bouteflika avait expliqué l’objectif des réformes politiques qu’il avait décidé d’engager. Plusieurs textes de loi ont été amendés et modifiés pour renforcer et consolider la démocratie et le pluralisme qui sont pour nous des choix irréversibles. Le chantier de la révision de la Constitution, ultime étape des réformes politiques, avait été ouvert en avril dernier à l’occasion de l’installation d’une commission d’experts et de constitutionnalistes pour plancher sur les modifications et les amendements à apporter au texte fondamental du pays.

La commission a élaboré un pré-rapport qui a été remis au président de la République. Le travail de réflexion se poursuit et il appartient au président de la République de dévoiler la teneur du projet au moment opportun. Le plus important reste la volonté politique, maintes fois réitérée par le président de la République, pour œuvrer dans le sens de la consolidation de la démocratie, la mise en place des mécanismes de la bonne gouvernance, le renforcement de l’exercice démocratique, garantir les libertés individuelles et collectives, la liberté d’expression, la protection des éléments de l’identité nationale, tout en rappelant que la souveraineté appartient exclusivement au peuple qui l’exerce à travers les différentes élections et referendums. La révision constitutionnelle se fera dans son temps.

Le poste de vice-président n’est pas prévu dans la révision de la Constitution ?

La réponse est dans le programme et c’est ce qu’on a appelé l’enracinement d’une démocratie apaisée. Dans l’un des passages, il est écrit : « L’enjeu est de transcender la diversité des courants politiques pour œuvrer à une plus grande convergence et une participation afin d’élargir le consensus national autour de la prise en charge des vrais défis présents et futurs qui se posent à la Nation notamment à travers la révision de la Constitution. Pour cela, une démarche inclusive (c’est-à-dire faire participer tous les acteurs politiques) sera déployée pour mobiliser toutes les forces disposées pour servir l’intérêt national. Un dialogue intense sera organisé pour doter l’opposition d’un statut la mettant à l’abri de toute tentative de marginalisation dans la vie politique et parlementaire dont l’accès à l’information et aux médias ou à toute autre sphère dans la vie de la nation ».

Et cette réponse est extrêmement claire. Ce sont les grandes lignes qui seront adoptées dans le cadre de la révision constitutionnelle et pour laquelle lui-même s’était engagé à la faire. Il m’avait chargé d’installer une commission, avec des hautes personnalités en droit constitutionnel, qui a travaillé et a fait des propositions au Président et qui a rendu son rapport.

Il y a des avancées importantes en termes d’élargissement de la démocratie, de nouveaux droits donnés à l’opposition. Demain par exemple, un groupe parlementaire à l’APN peut aller devant le Conseil constitutionnel afin que celui-ci statue sur la constitutionnalité d’une décision prise par le gouvernement. Chose qui n’existait pas auparavant. En fait, cette révision de la Constitution a été engagée et n’a pas pu être mise en œuvre ou finalisée. Le Président était tombé malade. Et là, c’est l’un des objectifs majeurs de son programme. Quand on parle de poursuite et d’approfondissement de la démocratie dans le quatrième mandat, on vise cela. C’est l’un des gestes les plus forts avec la relance et le renouveau économique du pays.

Mais pour certains, le poste de vice-président s’impose dans la nouvelle Constitution au regard de l’état de santé du Président…

Depuis quelques mois, tout le monde parle de cette affaire de vice-président. Je n’ai absolument rien sur ce chapitre. Il n’y a absolument rien sur cette question jusqu’à aujourd’hui. On ne sait pas si cela se fera ou pas. Je vous le dit et je vous le confirme. Les gens oublient que Bouteflika n’a pas perdu un gramme de ses capacités intellectuelles. Il suit toutes les affaires et c’est lui qui oriente clairement nettement et précisément les affaires de l’État. Nous avons largement discuté des affaires de la défense nationale quand il y a eu le problème. Il a réagi en tant que commandant suprême de l’armée et cela vous prouve qu’il est réellement aux commandes.

Justement l’Algérie a vécu une situation exceptionnelle après les polémiques suscitées par les déclarations de certains responsables sur l’armée, le DRS…

Les gens croyaient que le Président était fini et qu’il y a une course pour le pouvoir.

Est-ce que ce projet de Constitution sera présenté à la classe politique ?

J’ai expliqué qu’une démarche inclusive sera déployée pour mobiliser et servir l’intérêt national. Pour la révision constitutionnelle, il y a deux manières pour la réaliser sur le plan technique. La première consiste à aller devant le Parlement avec les deux chambres réunies pour un référendum et il vous faudra la majorité absolue. La deuxième est d’aller vers un référendum après une discussion avec les députés. Sur le plan politique, quand on avait commencé à engager la révision constitutionnelle, le Président m’avait chargé de discuter avec tous les partis et c’est ce que j’avais fait. J’avais reçu les chefs de partis sans exception et tous sont venus sans exception dont Aboudjerra Soltani, Louisa Hanoune, Ali Fawzi Rebaïne et Abdellah Djaballah. Beaucoup ont fait des propositions que j’ai remises à la commission technique. C’était un signal le plus fort et ça ne peut être que la continuité. On est plus au stade où il faut monter des Algériens contre d’autres Algériens. Il faut arriver à enraciner une démocratie apaisée.

L’ancien président Liamine Zeroual s’est adressé le 19 mars aux Algériens via un message écrit. Pour lui, le prochain mandat présidentiel est le mandat de l’ultime chance à saisir pour engager l’Algérie sur la voie de la transition véritable. Avant lui, Mouloud Hamrouche a appelé l’armée à assumer ses responsabilités. Allez-vous apporter une réponse à ces initiatives politiques ?

Nous sommes en démocratie, chacun a le droit de donner son point de vue. Nous respectons les avis des uns et des autres et je profite de cette occasion pour souhaiter une longue vie au président Zeroual. Cette effervescence autour du scrutin du 17 avril 2014 est un signe de vitalité de la société et une preuve de la prise de conscience des citoyens sur les enjeux de l’échéance présidentielle décisive pour la stabilité du pays. Il ne faut pas toujours croire qu’il y a des luttes entre frères, mais seulement des divergences de vues et d’approches sur certains sujets sauf sur l’essentiel, l’unité et la stabilité du pays.

M. Sellla a-t-il l’ambition de devenir président un jour ?

Tout est légitime sauf tuer quelqu’un. On a besoin d’une seule chose dans ce pays : construire le bonheur des Algériens et on doit tout faire pour ça. Ce n’est pas une affaire d’ordre économique seulement. La question est plus large. C’est un problème de société et de culture. On doit apprendre à nous aimer, à nous pardonner et à aimer la vie. C’est ça la difficulté. C’est ainsi que je vois les choses. Personnellement, je suis près des gens et des citoyens. C’est pour ça que je suis à l’aise. Je ne suis pas prisonnier de certaines discussions. La majorité des Algériens souhaite mieux vivre. On dirait que tout le monde a oublié qu’on est sorti des années très dures. Pensez-vous que ça serait bien de revenir à cela. C’est extrêmement facile de glisser quand on va vers l’inconnu. C’est ce qu’il faut éviter. Nous sommes d’accord sur le lancement d’une transition définitive. Il faut la préparer et lui mettre des bases. On ne passe pas comme ça du noir au blanc.

M. Zeroual a également évoqué un mandat de transition…

C’est ce qu’a toujours dit M. Bouteflika

Bouteflika est-il le seul homme politique pouvant mener cette transition selon vous ?

C’est l’un des meilleurs ! Je n’ai jamais quitté le pays et j’ai vécu toutes les étapes qu’il a traversées tout en étant en première ligne et je suis fier de le dire. Je n’ai jamais eu peur d’être près des Algériens. Et je peux vous dire que le travail réalisé pour réconcilier les Algériens entre eux est un travail de titan. C’est vrai que ce sont les Algériens et les institutions qui l’ont fait mais il fallait surtout et fondamentalement la volonté du chef. N’oubliez pas qu’il s’est engagé moralement et politiquement pour demander aux Algériens de se pardonner. Ce n’est pas facile de vous demander à vous de me pardonner d’avoir tué votre mari, frère ou sœur. Ce n’est pas facile de le faire et de l’assumer nationalement et internationalement. La solution sécuritaire ne peut être la solution finale. Celle-ci ne peut être que celle du dialogue et du pardon. J’étais ministre de l’Intérieur, la veille je les combattais et le lendemain, je leur demandais de se pardonner.

Est-ce le projet d’une amnistie générale ? Est-il envisagé par le Président ?

Je ne sais pas…

Le staff de campagne du président Bouteflika est composé de personnalités qui s’opposent publiquement. M. Belkhadem vient de vous critiquer et de critiquer M. Saadani. Comment comptez-vous gérer ces susceptibilités ?

Je ne vois aucune opposition entre les membres du staff de la campagne électorale du candidat. Au sein de la direction de campagne, nous travaillons tous pour la victoire de notre candidat, le moudjahid Abdelaziz Bouteflika. Nous travaillons sous sa conduite. C’est le plus important à mes yeux. Maintenant, s’il y a des différences, il ne s’agit pas de divergences ni sur les objectifs ni sur le programme mais uniquement une différence d’approches et de styles.

Au sein de la direction de campagne, on travaille en coordination et dans une ambiance fraternelle bâtie sur le respect, le dialogue et la concertation. Nous sommes comme les doigts d’une seule main avec parfois des idées différentes mais avec un idéal et un objectif commun : faire élire notre candidat en toute transparence à la force des arguments et de l’intérêt supérieur du pays car on doit être conscient qu’il est fondamental de veiller à la stabilité du pays.

 


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