Plus de 5 000 combattants étrangers ont rejoint la Libye pour rallier les rangs de l’Etat Islamique (EI, Daech), a révélé le ministre des Affaires étrangères libyen, Mohamed Al-Dairi, selon des propos rapportés par Newsweek.
Al-Dairi, qui avait tenu ses propos au journal The Libyan Herald, a déclaré que beaucoup de « leaders terroristes » avaient rejoint la Libye pour rallier les rangs de groupes terroristes tels que Daech et Ansar Al-Charia.
La Libye est plongée dans le chaos depuis la chute de Kadhafi en 2011. Elle est actuellement divisée en deux régions, une à l’est contrôlée par la Chambre des représentants et l’armée libyenne (reconnus par l’ensemble de la communauté internationale), et l’autre à l’ouest contrôlée par le Conseil général national (CGN).
L’Etat Islamique cherche à étendre son influence dans les deux régions, et aurait, selon Newsweek, nommé deux émirs pour superviser les opérations dans chacune de ces régions. Les opérations à l’ouest seraient contrôlées par un Tunisien du nom d’Abu Talha, surnommé « l’Emir de Tripoli », tandis que celles à l’est seraient sous le contrôle d’un Yéménite nommé Abu Al-Baraa El-Azdi.
Faire entrer des djihadistes étrangers dans un pays pour combattre au nom de l’Etat Islamique n’est pas une nouveauté. Selon un analyste libyen, la même stratégie a déjà été utilisée pour s’accaparer les territoires en Irak et en Syrie aujourd’hui sous le contrôle de Daech. Le ministre des Affaires étrangères libyen a renouvelé la demande d’aide à la communauté internationale pour prévenir l’afflux de djihadistes étrangers renforçant les rangs de l’EI et contribuant à la prolifération de la terreur dans le pays.
Le premier ministre libyen, Abdullah Al-Thinni, a quant à lui demandé aux occidentaux de lancer des attaques aériennes contre les cellules d’Al-Qaida et Daech en Libye. Le mois dernier, un porte-parole de l’armée libyenne affirmait que le plus grand camp de Daech se situait à 45 kilomètres seulement de la frontière tunisienne.