Abdelaziz Bouteflika craignait déjà il y a plus de deux ans l’influence de Boko Haram. Il aurait même prévenu François Hollande, révèle ce mardi, le quotidien français Le Monde.
Alors que la France s’apprête à lancer l’opération Serval pour libérer le Nord Mali des groupes djihadistes, François Hollande effectue une visite officielle en décembre 2012 en Algérie. Lors de ce passage, il en profite pour consulter Abdelaziz Bouteflika, à la tête du pays voisin, où la France compte intervenir.
Un diplomate français présent lors des échanges entre les deux présidents, s’est confié au Monde. Dans l’article on peut lire un extrait de cet entretien : « Et là, il nous surprend. Le problème pour l’Afrique, nous dit-il durant le tête-à-tête présidentiel, ce n’est pas le Mali c’est Boko Haram. On est tombés de haut », raconte le diplomate français. Abdelaziz Bouteflika voyait déjà en 2012 d’un mauvais oeil les actions de Boko Haram. « Pour nous c’était une histoire de secte au Nigeria, sans plus. On ne l’a pas vraiment pris au sérieux », précise encore le diplomate au quotidien français.
Ces recommandations n’auraient donc pas été relevées par la France. Depuis quelques mois, Boko Haram enchaîne et les attentats et autres exactions au Nigéria et au Niger. Pour le président nigérien Mahamadou Issoufou, la secte islamiste est tout simplement devenue « un monstre ». Une force régionale va s’organiser pour lutter contre ce monstre, le Niger et le Nigéria vont mobiliser près de 8700 hommes pour freiner cette menace qui ne cesse de grandir.
