CAN : un avenir en danger…

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À quelques heures de la clôture de la CAN, l’heure n’est pas vraiment aux réjouissances. La plus prestigieuse des compétitions africaines a pris du plomb dans l’aile. La 30e édition ne laissera sûrement pas un souvenir impérissable chez les supporters du ballon rond. Trop de lacunes, trop d’incertitudes pour prétendre encore au rang de compétition majeure.

Le « folklorique » l’emporte toujours

Si nous, Africains, voulons que les autres nous prennent plus au sérieux, il faudrait faire preuve de beaucoup plus d’équité et de rigueur dans la gestion de ce genre de tournoi. Or, pour le moment c’est toujours le côté « folklorique » qui prend le dessus.

Des embouteillages monstres bloquants dans la circulation les adversaires du pays hôte, des douches sans eau dans les stades…

Cela aurait peut-être prêté à rire, s’il n’y avait pas ces graves incidents ayant émaillé la demi-finale opposant la Guinée équatoriale au Ghana. Plus d’une demi-heure d’interruption de jeu, des tribunes évacuées dans l’urgence pour éviter le pire.

La CAN aurait pu se passer de ce triste spectacle devant le monde qui regarde, surtout que quelques jours auparavant, il y avait cet arbitrage incohérent de M. Rajindraparsad Seechurn jetant le discrédit sur une compétition déjà ébranlée par le renoncement « nébuleux » du Maroc à son organisation.

Les responsables de la CAF tentent de sauver la face en sanctionnant sévèrement « les fauteurs de troubles ». Mais le mal est profond. Il y a comme un vent de scission qui souffle sur la CAF. Le tant décrié Issa Hayatou reste néanmoins indéboulonnable de son fauteuil de président. Un poste qu’il occupe depuis…1988.

D’ailleurs, les membres du Comité exécutif ont vite fait de publier une motion de soutien en faveur du puissant dirigeant camerounais pour se démarquer des contestataires, notamment tunisiens et marocains.

Issa Hayatou peut également compter sur le soutien de son ami Sepp Blatter, le boss de la FIFA. Pour leurs intérêts communs, les deux hommes sont condamnés à cohabiter. Autant le faire alors dans la concorde et la bonne grâce. Hayatou ne postulera jamais à la présidence de la FIFA. « Chacun chez soi et les vaches seront bien gardées », pourrait-on dire ici.

Une CAN tous les 4 ans

Mais voilà, l’Afrique s’éveille aujourd’hui et ces dirigeants ne sont franchement pas à la hauteur, incapables de gérer une CAN. Leur incompétence n’a d’égal que leur envie de durer et durer encore pour garder leurs privilèges.

Une chose est sûre pour que la CAN gagne en crédibilité et en prestige, il faudrait arrêter de l’organiser tous les deux ans. Toutes les grandes compétitions se disputent tous les 4 ans (Coupe du Monde, Jeux Olympiques, Championnat d’Europe), alors pourquoi pas la CAN ?

L’argument financier ne tient plus la route, car à présent c’est l’avenir de la Coupe d’Afrique des Nations qui est menacé…


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