La grand-messe du ballon rond

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L’actuel Pape François est Argentin, son prédécesseur est Allemand. La finale de la 20e Coupe du monde de football opposera l’Argentine à l’Allemagne. La difficulté pour le chroniqueur est de tenter de trouver chaque jour un sujet, un angle, une idée. Le lien entre l’autorité morale incarnée par le Pape et la relative influence du football dans notre monde me paraît un sujet de débat. Passionné de football, le Pape François, lors des huitièmes de finale opposant l’Argentine à la Suisse, a plaisanté avec ses gardes Suisses, chargés de sa protection : « Ça va être la guerre », a-t-il déclaré. Le Vatican n’a pas hésité a laissé filtrer l’invitation lancée par les gardes Suisses à suivre le match avec eux dans leur caserne. Invitation déclinée par François.

Le football école de fraternité

La finale du Mondial brésilien pourrait donner l’occasion à l’actuel chef de l’église catholique d’inviter son prédécesseur, Benoît XVI, allemand, mais davantage connu pour son exégèse des textes que pour sa passion du ballon rond. Quelques heures avant le lancement du Mondial, le souverain pontife a évoqué la compétition sur ses neuf comptes twitter. Authentique socio du club de San Lorenzo, dont il est toujours membre à Buenos Aires, le Pape a appelé chacun à vivre sa passion avec mesure et à « abolir tout racisme, égoïsme, intolérance et exploitation de l’autre ». Au Brésil où le football est une religion, et premier pays catholique du monde, les paroles de François sont très écoutées et portent bien au-delà des croyants. Le président de la FIFA, Sepp Blatter, ne s’y est pas trompé en se rendant au Vatican pour offrir un maillot de football à ce fan, plus habitué à sillonner le monde, qu’un terrain de sport. Au moins, on peut être sûr que le Pape n’est pas dupe des roublardises de Sepp Blatter qui obtient à bon compte une onction morale.

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Le Pape, fin connaisseur de la nature humaine, sait qu’à la fin, il n’y aura qu’une nation qui lèvera la coupe vers le ciel. Comme une offrande, comme une reconnaissance, comme un aveu que les plaisirs ici-bas ne remplacent pas la spiritualité, quelles que soient ses convictions.


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